Les TPE restreignent leurs dépenses logicielles
La dernière édition du baromètre semestriel de l’AFDEL sur le marché du logiciel en France reflète une importante baisse de la demande dans les petites entreprises.
L’AFDEL vient de réactualiser son baromètre semestriel « Cockpit-Software Business at a Glance » avec les données obtenues en septembre 2014 auprès de ses adhérents éditeurs de logiciels et de solutions Internet.
Le retour de la croissance se confirme, mais à des niveaux inférieurs à ceux escomptés en début d’année. Les entreprises du numérique font d’ailleurs preuve d’un optimisme bien plus modéré qu’il y a 6 mois sur les perspectives de leur activité. Au global, les ventes devraient tout de même croître de 2,6 % entre 2013 et 2014 (contre 1,2 % l’année précédente), avec un marché à 10,667 milliards d’euros, dont 6,959 milliards pour les logiciels d’applications (+ 4 %, SaaS inclus) et 3,443 milliards pour les logiciels de plates-formes et d’infrastructures (+ 1,5 %).
Les intentions d’achat sont à la hausse pour les outils RH et CRM, ainsi que les solutions analytiques et de sécurité. Elles restent stables pour les applications métiers, la comptabilité et la logistique. Les tendances sont similaires pour 2015, à l’exception notable des solutions dédiées à la finance : la demande devrait chuter dans ce dernier cas.
Dans l’état actuel, la souscription a toujours le vent en poupe : 74 % des éditeurs constatent une progression pour cette activité, contre 36 % pour le modèle de la licence « traditionnelle ». L’évolution des prix revient, elle, à la normalité : elle se stabilise pour environ 70 % des éditeurs. A moyen terme, les services au sens large devraient s’imposer comme le principal moteur de croissance, alors que la demande s’équilibrera dans le commerce, l’industrie, les transports et les télécoms.
Des TPE plus prudentes
Conséquence d’un climat d’affaires toujours incertain, les éditeurs de logiciels et de solutions Internet ne sont plus que 50 % à constater une hausse de leur carnet de commandes (ils étaient 61 % au dernier pointage). De même, les cycles de décision d’achat s’accroissent : 58 % des sondés le constatent, contre 45 % il y a un semestre. Le phénomène s’illustre plus particulièrement sur le segment des TPE, où plus d’un tiers des éditeurs (35 %) déplorent une baisse de leurs ventes… quand ils ne sont que 13 % sur le mid-market et 11 % dans les grands comptes – où les investissements restent stables.
La santé financière des éditeurs reste elle aussi incertaine. A 0,45 %, le taux de défaillance (défini par le nombre d’entreprises « vivantes » au début d’un trimestre et ayant disparu à la fin de ce même trimestre) est certes plus bas que les 0,75 % de moyenne nationale, mais c’est tout le contraire pour les taux de retards de paiement plus d’un mois après échéance : 10,5 %, contre environ 8 % pour l’ensemble des entreprises françaises. Aitre fragilité : 54 % des éditeurs estiment avoir une trésorerie en croissance, contre 68 % pour l’ensemble des entreprises.
Président de l’AFDEL, Jamal Labed est formel : il est venu l’heure de développer les talents à l’international. Problème : l’industrie est essentiellement composée d’un tissu de PME qui peinent à atteindre leur taille critique et à trouver le financement pour croître hors de nos frontières. Pour le moment, seuls 50 % des éditeurs de logiciels et solutions Internet mènent des projets à l’export (21 % par des accords de distribution ; 17 % par prospection commerciale ; 15 % en participant à des salons à l’étranger ; 9 % par le recrutement d’un cadre à l’export), contre 72 % des PME.
L’AFDEL note aussi une sous-utilisation des aides publiques à l’export (19 %). Pour autant, selon Laurent Calot, Président du directoire du groupe CXP, « sous une forme ou une autre, nos éditeurs gagnent des parts de marché à l’étranger » : entre 2013 et 2014, leur activité aura progressé de 3,4 % en Europe et de 6,6 % aux États-Unis.
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