Face à la montée en puissance du trafic « plus importante et plus rapide » de Free Mobile, Orange veut recadrer l’application de l’accord de roaming signé avec le nouvel opérateur réseau.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le nouvel opérateur mobile a bousculé l’ordre établi dans le monde de la téléphonie mobile.
Dans une interview accordée au site LePoint.fr, Stéphane Richard, P-DG d’Orange, se montre franc.
Il considère qu’un mois après le démarrage commercial de Free Mobile, le nouvel entrant mi-partenaire mi-concurrent a capté environ 1,5 million d’abonnés.
Ce serait une belle performance si c’est confirmé. C’est quasiment l’équivalent de la base clientèle de Virgin Mobile (environ 2 millions de clients).
Rappelons que Free Mobile garantit les prix des offres pour les 3 premiers millions d’abonnés.
« Lorsque ce nombre sera en passe d’être atteint, Free précisera d’éventuels ajustements tarifaires sur ces offres« , peut-on lire sur l’espace questions-réponses du site du nouvel opérateur.
Nous ne sommes pas encore arrivés à ce plafond mais cette migration en masse de clients mobiles commence à poser de sérieux soucis de réseaux.
« Une congestion ponctuelle » sur une partie du réseau a été observée le soir du 7 février. La folie Free Mobile commence à avoir un impact sur le réseau d’Orange et ses clients.
« C’est clairement le point limite que je ne dépasserai pas, car il est hors de question que les abonnés d’Orange subissent les conséquences de notre contrat avec Free« , a déclaré Stéphane Richard dans l’interview accordée au site du Point.
Le patron d’Orange souligne « une grosse sous-estimation de la part de Free« .
De quoi remettre en cause le contrat d’itinérance ? On n’est pas arrivé au point de rupture à en croire les commentaires plutôt modérés de Stéphane Richard. « Nous avons des relations tout à fait normales avec notre partenaire, des relations de confiance. »
En revanche, Free Mobile serait laxiste avec la proportion de ses clients gros consommateurs en 3G.
« Il faudrait que Free dégrade l’accès à Internet au-delà de 3 Go [pratique dite de fair use, ndlr], comme il l’a prévu dans ses offres« , balance Stéphane Richard.
Free Mobile doit donc renforcer ses propres capacités réseaux pour absorber le trafic généré. Officiellement, Free Mobile s’est engagé auprès de l’ARCEP à couvrir 27% de la population.
Le contrat d’itinérance signé avec Orange vise à couvrir la proportion restante. Mais, à terme, il faudra que Free Mobile élargisse sa couverture réseau au niveau national.
L’ARCEP procède à de nouveaux relevés sur le terrain pour évaluer la réelle couverture. Mais les opérateurs concurrents voire des sources internes à l’opérateur historique considèrent qu’une très grande partie des communications Free Mobile passent actuellement par le réseau Orange (fourchette 90% à 95%).
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