L’esprit Bitcoin, mais dans un environnement régulé, en connexion avec les banques et les États : ainsi pourrait-on présenter le service de paiement interpersonnel développé par Circle.
La start-up, fondée en 2013 à Boston, a retenu l’attention d’investisseurs de renom (Accel Partners, General Catalyst, Goldman Sachs…) qui y ont injecté plus de 130 millions de dollars.
Elle avait lancé son offre fin 2015 aux États-Unis, puis traversé l’Atlantique en avril dernier pour poser ses valises au Royaume-Uni, qui n’avait pas encore « fait son Brexit » – intervenu par un référendum le 23 juin.
L’agrément obtenu dans ce cadre vaut pour toute l’Union européenne. Si bien que le déploiement s’accélère. Une nouvelle étape est franchie cette semaine avec une ouverture en Espagne et en Irlande, sous l’angle du transfert d’argent et de la messagerie… tous deux instantanés.
Il est déjà possible d’associer une carte bancaire détenue auprès d’un établissement français, mais l’application mobile (iOS, Android) n’est pas encore accessible dans l’Hexagone, au même titre que la version Web du service, par ailleurs intégré dans Apple iMessage avec iOS 10.
Comment la solution se positionne-t-elle face à des références comme PayPal, qui creuse lui aussi le sillon du P2P ?
Le principal élément de différenciation, c’est l’ouverture, essentiellement à travers l’usage d’une blockchain. Ou plutôt de « la » blockchain. En l’occurrence, celle de Bitcoin, dont Circle souligne la robustesse après bientôt une dizaine d’années d’existence.
Au-delà de l’interopérabilité avec les plates-formes qui utilisent le même protocole, l’intérêt pour les utilisateurs réside dans l’abaissement des frais applicables aux transactions interdevises. Il est question d’un taux de 0,2 % à 0,3 % au-dessus des taux du marché, alors que les banques proposent en moyenne 3 % à 4 %.
Circle ne compte pas construire son modèle économique sur ces commissions, mais sur des services financiers annexes. Parmi les pistes à l’étude, jouer sur le besoin immédiat d’argent pour mettre en place des offres de prêt P2P, comme Jeremy Allaire l’expliquait en juin dernier à Forbes.
Le P-DG et fondateur de Circle* (également à l’origine de Brightcove, plate-forme vidéo en ligne entrée en Bourse en 2012) s’exprimait dans le cadre de l’implantation de la start-up en Chine.
Et de la levée de 60 millions de dollars réalisée à cette occasion avec la participation d’un bouquet d’acteurs locaux dont Baidu, China International Corporation et le fonds « spécial blockchain » du conglomérat Wanxiang.
Du responsable marketing au DRH en passant par le développeur Web et l’analyste financier, une trentaine de postes sont ouverts pour accompagner le développement du service à l’international.
Pour l’éventuelle intégration de protocoles supplémentaires, on attendra : « Nous nous concentrons à l’heure actuelle sur l’intégration de Bitcoin aux côtés d’autres devises fiduciaires ».
La crypto-monnaie constitue effectivement une pierre angulaire de l’offre Circle. Elle sous-tend, de manière relativement transparente, l’ensemble des transferts.
En témoigne le point 7 des CGU : les fonds déposés en « monnaie locale », à partir d’un compte ou d’une carte bancaire, sont convertis en bitcoins.
Les utilisateurs sont donc tributaires de sa volatilité. Un point sur lequel Circle ne manque pas de décliner toute responsabilité, expliquant que « le taux de conversion de la monnaie locale en bitcoins peut être différent de celui qui s’applique lors de la conversion de bitcoins en monnaie locale ».
Cela ne signifie pas qu’il faut nécessairement une adresse bitcoin pour envoyer de l’argent : un e-mail ou un numéro de téléphone suffit. Si le destinataire n’a pas de porte-monnaie Circle en dollars, en euros ou en livres sterling (les trois devises prises en charge pour le moment), il reçoit des bitcoins qu’il peut ensuite échanger sur d’autres plates-formes.
Homologué et réglementé par le gouvernement américain, Circle impose des limites qui n’existent par nature pas sur le réseau Bitcoin. Par exemple, interdire les paiements associés à des jeux d’argent.
La société se réserve aussi le droit de suspendre ou de différer des transactions à tout moment, sans information préalable. Mais aussi de modifier les dates limites de dépôt, de retrait, de conversion et de délai de traitement.
De même, un compte inactif pendant plusieurs années pourra être considéré comme abandonné, les fonds étant alors remis à l’organisme compétent prévu par la loi – en France, la Caisse des dépôts et consignations.
Circle rappelle, en parallèle dans sa charte de confidentialité, pouvoir être amené, en tant qu’institution financière agréée, à transmettre des données à des agences gouvernementales et aux forces de l’ordre, ainsi qu’avec des services tiers de vérification d’identité, en cas de fraude suspectée.
Quelques articles pour creuser la thématique « FinTech et P2P » :
* Dans l’équipe de Circle, on retrouve des anciens de JP Morgan Chase (le DAF Paul Camp), d’Adobe (le président-cofondateur Sean Neville), d’Expedia (la DG Europe Marieke Flament), d’Amazon ou encore de Square.
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