Transfert d’argent : WorldRemit enclenche une levée de dette
Première levée de dette (45 millions de dollars) pour WorldRemit. L’entreprise FinTech d’origine britannique cherche à étendre son réseau de partenaires.
Première levée de dette pour WorldRemit.
La société britannique, qui exploite un service de transfert d’argent sur le Web et via une application mobile, faisait déjà partie des quelques FinTech européennes à avoir réuni plus de 100 millions de dollars de financement privé (source CrunchBase).
Elle vient d’obtenir une enveloppe supplémentaire de 45 millions de dollars auprès de Silicon Valley Bank – qui s’implique via son antenne européenne – et de TriplePoint Venture Growth, structure de capital-développement rattachée au fonds californien TriplePoint Capital.
Fondé en 2010 par Ismail Ahmed (actuel CEO, doctorant et ancien conseiller aux Nations unies), Catherine Wines (CFO, ex-manager chez Travelex) et Richard Igoe (responsable intégration), WorldRemit compte exploiter cet apport financier pour étendre son réseau de partenaires et préfinancer leurs comptes.
On parle là de banques et d’opérateurs de téléphonie mobile, pour l’heure dans une cinquantaine de pays, sur 125 destinations.
Un marché à 600 milliards
Pour TechCrunch, il faut surtout voir cette levée de dette comme un matelas au vu des conditions actuelles d’accès au financement. La valorisation de WorldRemit resterait d’ailleurs établie à 500 millions de dollars, comme depuis son dernier tour de table institutionnel (100 millions de dollars début 2015).
Il faut dire que la concurrence est féroce sur un marché du transfert d’argent estimé à 610 milliards de dollars par la Banque mondiale (dont 25 % de ce volume d’affaires réalisé sur mobile). D’une part avec les acteurs historiques que sont Western Union et Moneygram. De l’autre, sous l’impulsion d’autres start-up britanniques comme Transferwise (58 millions de dollars levés début 2015 auprès du fonds californien Andreessen Horowitz) et Azimo.
En France, on relèvera, sur ce même segment, PayTop, soutenu par Truffle Capital.
Instantané
WorldRemit a aussi des vues sur l’Hexagone. Témoin la récente déclinaison de ses services dans la langue de Molière, avec comme première cible ces quelque 6 millions d’immigrés africains vivant sur le territoire français (INSEE, 2013).
L’argent est souvent envoyé vers des pays émergents, où les destinataires ont quatre choix pour le collecter : un portefeuille numérique (« Mobile Money »), un virement sur compte bancaire, le retrait d’espèces ou une recharge téléphonique.
WorldRemit revendique sa distinction au dernier classement Deloitte Technology Fast 50 en tant qu’entreprise britannique dont la croissance est la plus rapide. Pour autant, les prévisions de chiffre d’affaires pour 2015 n’ont pas été atteintes : 39 millions de dollars, contre 24 millions en 2014 et 8,3 millions en 2013, avec un modèle économique basé sur le prélèvement de frais fixes.
Dans l’absolu, le nombre de transactions augmente (400 000 par mois au dernier pointage officiel), mais le montant moyen diminue, et de façon significative : on est passé d’environ 150 à 90 dollars. Pour Ismail Ahmed, c’est le reflet d’une mise sur le même plan que la messagerie instantanée dans l’esprit des utilisateurs.
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