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Transformation numérique : derrière l’automatisation, la question des compétences

Lorsqu’elles choisissent le(s) lieu(x) d’implantation de leurs activités, les organisations s’intéressent davantage à la disponibilité de main-d’œuvre qu’au coût du travail.

Ce constat ressort à la lecture d’un rapport du Forum économique mondial axé sur les transformations qu’induit l’adoption des nouvelles technologies.

Il est fondé sur un peu plus de 300 témoignages recueillis dans 20 pays, essentiellement auprès de DRH officiant pour la plupart dans de grandes entreprises.

L’échantillon interrogé en France se distingue sur une métrique liée aux problématiques d’évolution des compétences. Ses membres estiment en moyenne à 105 jours le temps nécessaire pour renforcer celles de leurs employés et/ou leur en faire développer de nouvelles.

Certaines entreprises hésitent encore à prendre cette voie. Près d’un quart en l’occurrence, à l’échelle des 20 pays couverts. Dans le même temps, les deux tiers espèrent que leurs employés acquerront par eux-mêmes les capacités nécessaires.

On automatise ?

Pour l’heure, la tendance est à se concentrer sur les profils les plus prédisposés à la formation, généralement au sens où ils présentent déjà un haut niveau de qualification.

Une situation qui pourrait entre autres, selon le Forum économique mondial, favoriser les pénuries de talents.

Une statistique en particulier l’illustre : les dirigeants interrogés estiment que 54 % des employés devront être « mis à niveau » d’ici à 2022. Ils sont 10 % à considérer que ce processus prendra plus d’un an.

Dans ce contexte, le premier réflexe des entreprises est de chercher à automatiser le travail. 84 % juge cette démarche probable ; 13 % assez probable. Les taux sont similaires en France.

Le recrutement de profils adaptés arrive en deuxième position, devant la formation de l’effectif existant, le recours à des postes temporaires, la sollicitation de free-lances et l’externalisation.

Le Forum économique mondial insiste : l’automatisation ne porte le plus souvent pas sur des métiers, mais sur des tâches spécifiques. En l’état actuel de la technologie, affirme-t-il, près de deux tiers des emplois sont automatisables à moins de 30 %.

Et d’affirmer, par extrapolation, que le « rééquilibrage » homme-machine pourrait faire émerger, sur la période 2018-2022, 133 millions d’emplois, tout en en remplaçant 75 millions.

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