Globalement conscients de la nécessité de faire évoluer leurs compétences professionnelles et nombreux à penser que cela relève de la responsabilité de leur employeur.
Une étude menée par Adecco et le BCG (Boston Consulting Group) dresse ce portrait des salariés français.
Huit autres pays ont été pris en considération, avec un échantillon global composé d’environ 4 700 cadres évoluant dans deux secteurs. D’un côté, les services financiers et les assurances ; de l’autre, la vente au détail.
Il s’agissait plus particulièrement de déterminer dans quelle mesure la transformation numérique a des conséquences sur les compétences professionnelles requises et sur la manière de les acquérir.
Parmi les salariés à plein temps, 67 % estiment qu’au moins tous les cinq ans, certains aspects de leur métier changeront. Le taux est plus bas chez les travailleurs indépendants (58 %).
Même constat pour ce qui est de l’inquiétude de perdre son emploi à cause du numérique : 32 % l’expriment chez les salariés à plein temps ; 27 % chez les indépendants.
Étant 71 % à considérer important d’améliorer leurs compétences et/ou d’en acquérir de nouvelles, les cadres accordent un crédit particulier à la disponibilité de formations « clés en main » (premier critère pour 34 % d’entre eux). Ils portent aussi attention à l’accessibilité du contenu (18 %) et à la flexibilité de l’apprentissage (17 %). En France, les attentes en matière de personnalisation sont plus élevées que la moyenne (17 % vs 11 %).
S’ils sont 62 % à estimer que l’acquisition de compétences relève d’abord de leur responsabilité (74 % chez les indépendants), ils sont 59 % à penser que c’est à l’employeur de mettre une formation à disposition. Et 46 % à penser que c’est à lui de l’orchestrer (32 % privilégient un prestataire spécialisé ; 28 %, le self-service).
Parmi les employés qui ont acquis et/ou transformé des compétences ces 10 dernières années, il s’est essentiellement agi d’apprendre de nouvelles façons de travailler (64 %). Suivent la maîtrise des données (39 %) et des outils numériques (39 % également).
Les principaux obstacles perçus par ceux qui ont tenté d’acquérir des compétences sans y parvenir sont le temps (34 %) et les coûts (24 %).
Du point de vue des entreprises se pose une question de responsabilité sociale : dans quelle mesure former des collaborateurs dont on n’est pas certain qu’ils restent ?
La tendance est à externaliser les tâches qui requièrent des compétences jugées insuffisamment importantes sur le long terme. Pour les autres, l’option recrutement est souvent préférée à la formation. D’après Adecco et le Boston Consulting Group, ce choix serait lié à une vision trop court-termiste : les entreprises se projettent à un horizon de 12 mois, alors qu’il faudrait plutôt partir sur des cycles de 3 à 5 ans pour évaluer le retour sur investissement.
Une fois prise la décision de former, les entreprises tendent à rechercher des profils qui ont déjà un maximum d’affinités avec les compétences à acquérir. Miser sur un profil RH pour développer des compétences en IA se voit encore peu, par exemple.
Photo d’illustration © Syda Productions – Shutterstock.com
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