Transformation numérique : la coordination des métiers est complexe
Les données de l’Acsel illustrent un manque de coordination dans les entreprises pour mettre en oeuvre la transformation numérique.
Temps et argent restent les principaux obstacles à la transformation numérique des entreprises. Et lorsque celle-ci est mise en oeuvre, la coordination entre les départements fait souvent défaut.
C’est ce qui ressort des données que l’Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne) a compilées dans la 3e édition de son baromètre “Croissance et Digital”.
Les données en question résultent d’une enquête IPSOS. L’institut a interrogé, en janvier-février, 600 dirigeants de PME et d’ETI (250 à 4 999 salariés) “prenant part à la transformation digitale”.
Pour environ un tiers d’entre eux, le numérique n’est pas une évidence. Il est perçu comme un “passage obligé” (25 %), voire comme une menace (5 %).
Le sentiment de menace est plus prononcé sur la question des ventes : 49 % des ETI et 54 % des marchands y voient un concurrent des canaux physiques. Ils le considèrent néanmoins aussi comme un levier pour les ventes en magasin (67 % et 79 % respectivement).
L’augmentation du chiffre d’affaires n’est cependant pas leur principal objectif eu égard à la transformation numérique. 38 % la citent, contre 41 % pour la fidélisation du client et 49 % pour sa satisfaction.
Coordonner le physique et le numérique
De là à marier les canaux physiques et numériques, il y a encore du chemin, d’après l’Acsel. 30 % des sondés disent avoir instauré une complémentarité ; 12 % parlent d’intégration (sachant que 74 % ont leurs propres points de vente physiques).
Hormis le manque de temps (que citent 54 % des répondants) et les coûts (49 %), la complexité de mise en oeuvre (39 %) est un frein à la transformation numérique. Le manque de compétences en interne (36 %) et les risques pour les données clients (33 %) le sont dans une moindre mesure.
33 % des entreprises mènent les démarches avec une équipe dédiée, en relais avec les autres départements de l’entreprise. Ils étaient 40 % à l’affirmer en 2017.
Inversement, 43 % le font avec une équipe dédiée sans relais (- 7 points).
Ainsi la transformation numérique n’infuse-t-elle pas uniformément dans tous les départements : 68 % chez les RH, 77 % dans le juridique / administratif, 81 % dans le département des SI, 86 % dans le marketing et la communication.
Les principaux objectifs fixés ne sont pas forcément ceux qui sont le plus fréquemment atteints. 86 % des entreprises constatent une croissance des ventes (42 % aussi bien sur le physique que le numérique) ; 70 %, une augmentation de la satisfaction client ; 69 %, une meilleure efficacité opérationnelle.