Très haut débit : l’adoption délicate de la fibre dans les PME
Enov Research constate que les PME, quoique réceptives aux offres d’accès Internet à très haut débit, sont encore peu nombreuses à adopter la fibre optique.
Dénombrées à près de 4,2 millions en France fin 2014, les entreprises de moins de 50 salariés sont encore peu nombreuses à exploiter une offre fibre.
C’est l’un des principaux constats établis par Enov Research dans la dernière édition de son baromètre Novascope réalisé pour le compte d’Orange.
Sur les 81 % de sociétés de 0 et 49 collaborateurs disposant d’un accès fixe à Internet (+ 7 points en un an), seulement 7 % utilisent une ligne fibre… qui leur est facturée. Ce dernier élément est d’autant plus important que de nombreux patrons – plus particulièrement dans la tranche de 0 à 10 employés – choisissent une ligne résidentielle à leur nom.
Ce taux est plus élevé pour les PME dont l’effectif comprend entre 50 et 499 personnes (environ 50 000 en France selon Enov Research). Tous opérateurs et tous types de technologies confondus, elles sont 27 % à exploiter la fibre sur au moins un de leurs sites (+ 5 points d’une année sur l’autre).
Le secteur le plus réceptif à la fibre est celui de l’enseignement et de la recherche, avec un taux d’abonnement de 18 %. Suivent la bancassurance (courtiers, conseils en gestion de patrimoine…) à 16 %, puis l’industrie agroalimentaire et mécanique (joaillerie, réparation de machines…) à 13 %.
Enov Research ne précise pas la répartition entre les offres particuliers et les formule pros. Mais le prix de ces dernières (à partir de 65 euros HT par mois chez Orange avec engagement d’un an) semble,comme ce fut le cas avec les forfaits ADSL, rebuter les chefs d’entreprises. Ce malgré des prestations supplémentaires comme une ligne mobile de secours, un service de fax ou encore de l’espace de stockage cloud.
Un potentiel de croissance
Il ne faut pas non plus oublier qu’il existe d’autres moyens d’accéder au très haut débit que la fibre optique (qu’Orange déploie en FTTH*, c’est-à-dire horizontalement, puis verticalement jusqu’à l’abonné).
Dans son dernier observatoire du marché arrêté au 31 mars 2015, l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) recense effectivement 960 millions de foyers raccordés aux services câbles de Numericable-SFR à plus de 100 Mbit/s.
En y ajoutant les 1,04 million d’abonnements FTTH et les 1,56 million d’abonnés qui disposent d’un accès entre 30 et 100 Mbit/s notamment grâce à la technologie VDSL2 sur paire de cuivre, la France compte 3,56 millions de résidences connectées au très haut débit (+ 1,3 million en un an).
Pour autant, seulement 26 % des 13,5 millions de foyers aujourd’hui éligibles sont abonnés. Le déploiement s’accélère néanmoins sous l’impulsion du gouvernement, qui a pris le dossier en main dans la lignée des engagements de François Hollande : l’ensemble de la population devra être en mesure d’accéder au très haut débit dans 10 ans.
Le Plan France Très Haut Débit se poursuit dans ce sens, entre investissements des (câblo-)opérateurs et soutien des collectivités territoriales dans les zones moins denses via les réseaux d’initiative publique (RIP).
Des modèles de déploiement émergent en parallèle. L’ARCEP vient ainsi de valider, d’un point de vue technique, l’exploitation du FTTDP, qui s’appuie sur la paire de cuivre en terminaison pour éviter d’avoir à tirer la fibre jusqu’à l’abonné.
* Orange a pour ambition de couvrir intégralement, d’ici à fin 2016, neuf villes en FTTH : Brest, Bayonne, Caen, Lille, Lyon, Montpellier, Nice et Paris.
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