Tribune Wipro : les tendances dans l’intelligence artificielle
Une contribution spécial intelligence artificielle de RamPrasad K R, Chief Technologist, Head – HOLMES Platform chez Wipro (grande SSII d’origine indienne)
L’époque n’a jamais été aussi propice à la collaboration avec les bots : nos nouveaux amis numériques. Les bots dotés d’une Intelligence Artificielle (IA) sont aujourd’hui arrivés à un niveau de maturité technologique tel qu’ils peuvent nous aider à atteindre des niveaux de productivité extraordinaires et changer notre façon de travailler.
C’est ce type d’IA qui est au cœur de toutes les attentions. Alors, qu’est-ce que l’IA, pourquoi maintenant et qu’est-ce qui a changé ?
Chaque décennie a connu son lot de hautes espérances en matière d’IA et souvent, lorsque le secteur fait peu d’avancées, on parle d’« AI winter » (l’hiver IA).
La réputation de l’IA a toujours connu des hauts et des bas. Toutefois, les nouvelles technologies qui ont émergé ces dernières années favorisent la convergence de la puissance informatique, des algorithmes dans le domaine des réseaux neuronaux, de l’apprentissage automatique et de l’accès facilité aux mises en place dans les outils open source, afin de rendre possible un nouveau type d’IA baptisé « IA appliquée ».
Le plus important est que tout cela provient de besoins professionnels liés au traitement d’informations non structurées, à l’apprentissage, à l’automatisation, à la prévision et à l’anticipation.
C’est ce que l’on appelle l’IA appliquée : une IA principalement concentrée sur l’utilisation de l’apprentissage automatique avancé et sur la connaissance de techniques d’ingénierie en vue de fabriquer des machines intelligentes (robots logiciels) qui agissent comme des personnes.
Alors, que faut-il pour créer des applications d’IA ? Comment concevoir des machines (robots logiciels, bots) capables d’agir comme des êtres humains ? L’objectif ultime de l’IA appliquée est de pouvoir imiter, automatiser et améliorer les capacités des collaborateurs afin de gagner en productivité.
Pour pouvoir mimer (simuler des actions humaines par la compréhension), il faut comprendre les capacités mentales et les actions humaines. Cet ensemble de capacités mentales est appelé la cognition. L’IA exige essentiellement des capacités cognitives humaines. Existe-t-il des technologies capables de faire preuve de cognition ? Si tel est le cas, ces technologies deviendront la base des applications d’IA.
Cela étant dit, il est impératif que la cognition soit calculable. Autrement dit, il faut un ou plusieurs algorithme(s) et des structures de données avec des techniques de représentation capables d’informatiser des fonctions cognitives, telles que la croyance, la conscience, l’émotion, le langage, l’apprentissage, la mémoire, la perception, la planification, la résolution de problèmes, le raisonnement, la représentation, la catégorisation, les concepts, l’imagerie mentale, la sensation, la pensée, etc.
À quel point est-ce difficile ? La cognition est-elle calculable ? Aujourd’hui, il n’est pas possible d’informatiser tous les aspects de la cognition par le biais de la linguistique, des statistiques, et de l’apprentissage informatiques ainsi que de la géométrie algorithmique.
Certains aspects ne sont pas vraiment calculables, comme la conscience, la croyance, la pensée, l’émotion, etc.
Une étude des principaux cas d’utilisation est arrivée à la simple conclusion que les principales capacités cognitives nécessaires sont liées à la perception, à l’apprentissage, au raisonnement, à la représentation et au langage.
Si l’on pouvait mettre en place ces fonctions dans une pile logicielle, on disposerait d’une « plateforme d’IA appliquée », l’IA étant une réalisation informatique de la cognition.
L’année 2015 a clairement été marquée par une course contre les bots dans le secteur informatique : il ne s’agit pas de lutter l’un contre l’autre, mais plutôt d’envisager comment les êtres humains et les machines peuvent collaborer et travailler ensemble. Et c’est là que l’IA appliquée entre en jeu, grâce à ses capacités de conception de bots.
Une autre ère devrait se profiler à l’horizon, portée par ce que l’on nomme l’IA forte ou intelligence générale naturelle. L’IA forte peut mettre au point des machines capables de penser comme des êtres humains et d’avoir une conscience, comme AVA dans le film ex-Machina.
Selon nous, la route est encore longue, mais la croissance exponentielle des technologies informatiques pourrait bien faire venir AVA parmi nous plus tôt qu’on ne le pense.
Vous voilà sur la voie !
Une tribune libre de RamPrasad K R, Chief Technologist, Head – HOLMES Platform chez Wipro (multinationale de services de conseil informatique et d’intégration système)