Tristan Nitot (Mozilla) : « Privatiser le Web est une tentation toujours présente »
Firefox 3, version mobile, les 10 ans de Mozilla… Lors d’un entretien réalisé sur Solutions Linux , le Président de Mozilla Europe se montre volubile.
C’est dans l’espace, trop restreint, réservé aux associations que Tristan Nitot s’est époumoné pour présenter « le futur de Mozilla » dans des conditions peu confortables caractérisées par l’absence de sonorisation et une ambiance particulièrement bruyante du salon Solutions Linux (29 au 31 janvier, Paris-La Défense) .
Après avoir rappelé la philosophie de la Fondation (« un projet ouvert pour que le Web soit accessible à tous« ) et son mode de fonctionnement (« des logiciels libres, des standards ouverts clé de voûte du Web, et une communauté à l’échelle du globe« ), le président co-fondateur de l’association Mozilla Europe a présenté les grandes lignes des prochains développements.
Avec d’abord une version 3 de Firefox qui s’intégrera mieux aux environnements Linux et Mac OS X et mettra à disposition des API (interface de programmation d’application) afin de pouvoir utiliser des services web en mode déconnecté (ce que Google a annoncé avec Gears).
L’avenir de Mozilla se construira aussi sur le développement de la version 2 de la suite homonyme. « Mozilla 2 bénéficiera d’une maintenance plus simple et plus sécurisée« , explique Tristan Nitot qui ne cache pas que l’application visera les clients mobiles comme l’iPhone d’Apple ou la Tablette Linux de Nokia.
Enfin, le porte-parole de l’organisation a insisté sur la nouvelle stratégie de développement de Thunderbird avec la création de MailCo, d’une filiale dédiée au client de messagerie. Celui-ci devrait notamment s’enrichir d’un véritable agenda partagé, de possibilités d’interaction avec les réseaux sociaux et d’un client de messagerie instantanée. Vnunet.fr a rencontré Tristan Nitot à la suite de sa conférence… épuisante.
Vnunet.fr : Vous avez récemment évoqué les 10 ans de Mozilla sur votre blog. Qu’est-ce qui à vos yeux a le plus changé sur le Web?
Tristan Nitot : Il faut d’abord savoir que le terme Mozilla est plus ancien encore puisqu’il servait de nom de code au développement de Netscape. En fait, le 22 janvier 1998 correspond au jour où la société Netscape Communications a annoncé la gratuité de son navigateur Netscape 4. Le code source de Netscape 5 a, lui, été rendu public le 31 mars 1998. Cela a mené à la création de l’organisation Mozilla (Mozilla.org) qui a donné naissance à la Fondation Mozilla [le 15 juillet 2003, ndlr] qui développe Firefox, Thunderbird mais aussi la suite Mozilla.
Finalement, ce qu’on a fait chez Mozilla entre 1998 et 2003, c’est quelque chose de désespéré au niveau de l’entreprise et des individus. Les gens se disaient : « on ne peut pas laisser stagner le Web » en référence au navigateur Internet Explorer qui s’imposait de manière monopolistique sur le marché car distribué avec Windows. Cela n’aurait pas pu arriver si les mécanismes du marché et de sa libre concurrence avaient fonctionné. Or, on sait comment Microsoft a cassé le marché avec des méthodes pour lesquelles il a été condamné.
C’est dans l’espace, trop restreint, réservé aux associations que Tristan Nitot s’est époumoné pour présenter « le futur de Mozilla » dans des conditions peu confortables caractérisées par l’absence de sonorisation et une ambiance particulièrement bruyante du salon Solutions Linux (29 au 31 janvier, Paris-La Défense) .
Après avoir rappelé la philosophie de la Fondation (« un projet ouvert pour que le Web soit accessible à tous« ) et son mode de fonctionnement (« des logiciels libres, des standards ouverts clé de voûte du Web, et une communauté à l’échelle du globe« ), le président co-fondateur de l’association Mozilla Europe a présenté les grandes lignes des prochains développements.
Avec d’abord une version 3 de Firefox qui s’intégrera mieux aux environnements Linux et Mac OS X et mettra à disposition des API (interface de programmation d’application) afin de pouvoir utiliser des services web en mode déconnecté (ce que Google a annoncé avec Gears).
L’avenir de Mozilla se construira aussi sur le développement de la version 2 de la suite homonyme. « Mozilla 2 bénéficiera d’une maintenance plus simple et plus sécurisée« , explique Tristan Nitot qui ne cache pas que l’application visera les clients mobiles comme l’iPhone d’Apple ou la Tablette Linux de Nokia.
Enfin, le porte-parole de l’organisation a insisté sur la nouvelle stratégie de développement de Thunderbird avec la création de MailCo, d’une filiale dédiée au client de messagerie. Celui-ci devrait notamment s’enrichir d’un véritable agenda partagé, de possibilités d’interaction avec les réseaux sociaux et d’un client de messagerie instantanée. Vnunet.fr a rencontré Tristan Nitot à la suite de sa conférence… épuisante.
Vnunet.fr : Vous avez récemment évoqué les 10 ans de Mozilla sur votre blog. Qu’est-ce qui à vos yeux a le plus changé sur le Web?
Tristan Nitot : Il faut d’abord savoir que le terme Mozilla est plus ancien encore puisqu’il servait de nom de code au développement de Netscape. En fait, le 22 janvier 1998 correspond au jour où la société Netscape Communications a annoncé la gratuité de son navigateur Netscape 4. Le code source de Netscape 5 a, lui, été rendu public le 31 mars 1998. Cela a mené à la création de l’organisation Mozilla (Mozilla.org) qui a donné naissance à la Fondation Mozilla [le 15 juillet 2003, ndlr] qui développe Firefox, Thunderbird mais aussi la suite Mozilla.
Finalement, ce qu’on a fait chez Mozilla entre 1998 et 2003, c’est quelque chose de désespéré au niveau de l’entreprise et des individus. Les gens se disaient : « on ne peut pas laisser stagner le Web » en référence au navigateur Internet Explorer qui s’imposait de manière monopolistique sur le marché car distribué avec Windows. Cela n’aurait pas pu arriver si les mécanismes du marché et de sa libre concurrence avaient fonctionné. Or, on sait comment Microsoft a cassé le marché avec des méthodes pour lesquelles il a été condamné.
Firefox 3 est toujours attendu pour « avant la fin du semestre si tout va bien » malgré l’imminence de la sortie de la bêta 3. Quelles seront les principales évolutions ?
T.N. : Firefox 3 sera basé sur une nouvelle version de son moteur Gecko, la 1.9, qui améliorera les performances avec une meilleure gestion de la mémoire et une nouvelle bibliothèque graphique Cairo. Firefox 3 supportera notamment les fichiers PNG animés [comme les Gif animés mais avec une qualité graphique bien supérieure, ndlr]. L’innovation se verra avec Places, un gestionnaire de marque-page et d’historique de navigation dynamique et plus ergonomique. Et la sécurité sera renforcée avec une protection antimalware qui interdira la visite des sites infectieux.
Ce filtre s’appuie sur une technologie de liste noire, fournie par des sociétés expertes avec lesquelles nous avons signé des accords. Cette liste de sites potentiellement infectieux sera régulièrement téléchargée sur le poste local, de manière automatique et transparente pour l’utilisateur. Cette architecture est plus complexe à mettre en oeuvre mais elle privilégie le respect de la vie privée de l’utilisateur, contrairement à IE qui envoi la requête de l’utilisateur aux serveurs de Microsoft ce qui permet à l’entreprise de savoir exactement ce que vous visitez. Certes, Microsoft jure ses grands dieux qu’il ne fait rien de toutes ces données. Mais le meilleur moyen de faire confiance à quelqu’un est de ne pas lui donner l’occasion de nous trahir.