Trois millions de terminaux Bluetooth vendus chaque semaine dans le monde
Selon le consortium chargé du développement du Bluetooth, le marché poursuit sa croissance. A côté, Ericsson, le créateur de cette norme de communication sans fil, a mis un frein dans ce domaine.
Plus de 3 millions, c’est le nombre d’appareils Bluetooth désormais vendus chaque semaine dans le monde, selon le cabinet IMS Research. « Ce nouveau record est établi à peine trois mois après avoir franchi la barre des deux millions par semaine », précise le communiqué du Bluetooth SIG, le consortium chargé du développement de la norme de communication sans fil. « Le marché Bluetooth poursuit donc sa période soutenue de croissance. »
Les ventes de téléphones mobiles et d’oreillettes Bluetooth constituent l’un des principaux facteurs de succès. La technologie sans fil rencontre également un intérêt grandissant dans nombre de secteurs aussi variés que la logistique (avec un stylo lecteur de code à barres), les services d’impression photos publics (pour la transmission des images à partir des téléphones), ou encore le secteur médical (comme méthode de connexion sécurisée avec des appareils médicaux critiques comme l’oxymètre de pouls de Nonin Medical).
Une concurrence trop rude
Selon le Bluetooth SIG, plus de 3 000 entreprises dans le monde exploitent la technologie sans fil. Et selon le cabinet In-Stat/MDR, le chiffre d’affaires des ventes de puces Bluetooth devrait approcher le milliard de dollars en 2005 et atteindre 1,7 milliard en 2008. De plus, l’Enhanced Data Rate (EDR), une nouvelle version des spécifications en cours de finalisation, devrait offrir des débits plus élevés au Bluetooth, aujourd’hui limité à 720 Kbit/s. Du coup, les débuts laborieux de la norme de communication sans fil semblent bien loin (voir édition du 13 décembre 2002).
De son côté, Ericsson a annoncé son intention d’arrêter les développements autour du Bluetooth. Un paradoxe pour l’entreprise considérée comme la créatrice du standard de communication sans fil. Surtout dans un contexte commercial aussi favorable, si l’on s’en tient aux données évoquées par le Bluetooth SIG. « Nous avons réussi à intégrer le Bluetooth dans les téléphones mobiles, ce qui était l’un de nos principaux objectifs », explique le constructeur dans un communiqué daté du 1er septembre 2004. Mais « le succès indéniable de Bluetooth et son déploiement massif sur le marché ont fait chuter les prix et créé une forte concurrence ».
Autrement dit, le marché n’est plus rentable. Ericsson n’abandonne pas pour autant le Bluetooth : les technologies seront proposées à l’unité Ericsson Mobile Platforms (EMP) qui fournit des plates-formes Bluetooth aux intégrateurs dont Sony Ericsson, Sharp, LG, etc. En cédant sa propriété intellectuelle à EMP, Ericsson espère ainsi renforcer la position de sa division sur le marché… et rentabiliser ses investissements.