Truffle 100 : les éditeurs de logiciels montrent une certaine résilience à la crise
Le classement 2010 des 100 premiers éditeurs européens montre une certaine tenue du marché mais sans éclat. SAP, Sage, Dassault Systems et Software AG restent en haut du podium. Autonomy fait figure de « star montante ».
Comment se comporte les éditeurs de logiciels européens en période de crise ? Le Truffle 100 propose un état des lieux.
Le palmarès des 100 premiers éditeurs de logiciels en Europe montre une certain résilience au climat économique difficile. Le CA cumulé des éditeurs présents dans le classement est en hausse de 8,4% (27,1 milliards d’euros).
« C’est une progression légère et peut-être un peu décevant par rapport au reste du monde mais le marché n’est pas en récession », commente Bernard-Louis Roques, en qualité d’Associé co-fondateur chez Truffle Capital.
Au niveau des éditeurs, très peu de changements en tête du palmarès. On retrouve les mêmes champions : SAP, SAGE, Dassault Systems et Software AG. Mais le britannique Autonomy (solutions BtoB de recherche) a effectué une percée remarquable en passant de la 16ème place à la cinquième.
Un dynamisme spécifique qui a manqué globalement au secteur des logiciels en Europe.
Bernard-Louis Roques observe une « moindre agressivité en termes de fusion-acquisition de la part des éditeurs européens ». « Avec un euro fort, on pouvait penser que les éditeurs européens allaient acquérir des sociétés américaines. Et cela n’a pas été le cas ».
Comment se comportent les éditeurs français ? Ils ont plutôt une attitude frileuse et conservatrice.
En 2009, ils ont représenté 11,4% du chiffre d’affaires total du Truffle 100 (- 3,6 points par rapport au classement 2008).
Malgré un rapprochement entre Dassault Systèmes et Exalead qui a marqué les esprits en juin dernier. Cela reste insignifiant au niveau européen.
Secteur du logiciel : un manque de soutien au niveau national
« En termes en M&A (fusions-acquisitions), les Français ont été un peu timorés en 2009 », commente Bernard-Louis Roques, qui a recensé qu’une opération significative : le rachat du français Viveo par le suisse Temenos (logiciels pour les banques).
« Les éditeurs ne sont pas très riches en France et pas très gros. Et on n’en a pas fait une véritable priorité nationale. »
Une allusion à la place jugée ingrate accordée aux éditeurs de logiciels dans le cadre du grand emprunt national mais aussi à l’absence d’un Small Act Business susceptibles d’équilibrer les rapports entre petits et gros fournisseurs de services IT face aux grandes entreprises.
Notre pays figure en troisième position derrière l’Allemagne (47,6% du CA global du classement européen) qui peut remercier la contribution surpondérée de SAP (39,7%) et le Royaume-Uni (22,3%).
Quatre éditeurs français se sont placés dans le top 20 : Dassault Systèmes (3ème), Sopra Group / Axway (13ème), Murex (18ème), Cegid (20ème).
Dans la nouvelle édition du Truffle 100, 79 % des revenus sont générés par les 25 premiers éditeurs européens. Et 47 éditeurs affichent des revenus supérieurs à 100 millions d’euros.
Autre fait marquant : les emplois en R&D ont faiblement progressé (+4% à 54 180 employés en 2009), tout comme le montant global de R&D (3,829 milliards d’euros en 2009 contre 3,642 milliards d’euros en 2008).