Turquie : le Premier ministre ordonne le blocage de Twitter
Sur fond de scandales politiques, le chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan veut « supprimer Twitter » et passe à l’action.
Les écoutes téléphoniques, on en parle en France. Mais aussi en Turquie et c’est Twitter qui trinque. Après la publication dans la presse d’enregistrements pirates de conversations mettant en cause le Premier ministre dans un scandale de corruption, l’intéressé Recep Tayyip Erdogan a trouvé un bouc émissaire numérique. L’accès au réseau social a été bloqué jeudi soir.
C’est une variante en Turquie. De manière récurrente, le chef du gouvernement étiqueté « islamo-conservateur » menacé d’interdire YouTube et Facebook. Mais, sur ce point, le président Abdullah Gül se démarque de son Premier ministre. Il refuse le filtrage des services Internet pointés du doigt.
Alors que des élections municipales se profilent dans le pays, le dirigeant politique s’est montré virulent vis-à-vis du réseau social lors d’un meeting.« Nous allons supprimer Twitter. Je me moque de ce que pourra dire la communauté internationale (…)Ils verront alors la force de la Turquie », avait-t-il déclaré.
Selon l’AFP, le gouvernement d’Ankara n’a pas officiellement décrété l’interdiction de Twitter mais quatre décisions de justice estampillée « Twitter.com » sont disponibles sur le site Internet de l’Autorité des télécoms turcs (TIB).
Au nom de l’Union européenne, Neelie Kroes, Vice-Président de la Commission européenne en charge des nouvelles technologies, a critiqué le blocage de Twitter en Turquie « sans fondement, inutile et lâche ».
Dans son récent rapport sur les « ennemis de l’Internet« , l’association Reporters sans frontières rappelle qu’en Turquie, les derniers amendements à la loi n°5651 sur Internet, votés le 5 février 2014, ont transformé les FAI en véritables instruments de censure et de surveillance. « Ces amendements visent à les réunir au sein d’une nouvelle structure censée centraliser les demandes de blocage et de retrait de contenu. Les FAI n’auront d’autre choix que d’y adhérer et de mettre en place les outils de surveillance imposés par les autorités, sous peine de mettre la clé sous la porte. »
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