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Tuxia mise sur les systèmes Linux embarqués

VNUnet : Même si Linux s’impose comme un acteur incontournable de l’informatique, on ne peut pas dire que les éditeurs vivent facilement de ce système. Est-ce un problème de modèle économique ? Red Hat, le leader des distributions Linux, devient tout juste bénéficiaire alors que VA Linux est malmené. Le salut vient-il des services ?Olivier Cros : Il est évident que vendre le code source ne fait pas gagner d’argent. Aucun distributeur Linux ne peut vivre en vendant ses packages. La véritable valeur ajoutée n’est pas le système mais les hommes. Les services constituent bien entendu, une part importante de nos revenus. Fabriquer une distribution Linux a un coût, pour l’amortir, on vend des « licences » de notre environnement. Le prix de chaque « licence » est déterminé par le nombre de systèmes achetés par le client. Ce modèle économique fonctionne, Tuxia existe depuis 1993. Nous vendons des services payants sur l’environnement de développeurs. Nous possédons aussi une activité plus « SSII » en concevant des systèmes adaptés aux demandes des clients, comme le fait une SSII classique avec les logiciels sur mesure.VNUnet : Open source contre logiciels propriétaires, système ouvert contre système fermé, Microsoft contre Linux… Au-delà de ces querelles de chapelles, il y a incontestablement de réels problèmes de standardisation de Linux. Finalement, adopter le modèle Open source est-il réellement un avantage ?Olivier Cros : Je considère l’Open source comme un atout. Il libère la créativité des développeurs, même s’il faut savoir faire le tri et assembler les différentes pièces pour aboutir à quelque chose de cohérent et d’utilisable. Le débat autour de l’Open source et du logiciel libre montre clairement que Microsoft a peur de Linux et de son modèle. Je trouve le débat intéressant et bénéfique pour le marché. Il pourrait même amener Microsoft à concevoir de meilleurs logiciels. Pour l’embarqué, on a le choix entre d’une part une solution propriétaire, Windows CE (et dans une moindre mesure QNX) où l’on doit prendre tel ou tel élément et pas un autre, et d’autre part le système ouvert. Avec Linux, on est dans un système ouvert qui n’impose pas de contraintes de certifications matérielles à un système. Pour l’intégrateur, c’est un avantage, il est libre dans la conception de son terminal. VNUnet : Du fait de cette liberté, Linux ne souffre-t-il pas justement d’un manque de standards ?Olivier Cros : Sur les spécifications système, Tuxia collabore au Embedded Linux Consortium (ELC) aux USA et dans la nouvelle « antenne » européenne. Ce consortium a pour ambition de définir les standards pour le Linux embarqué. Tuxia pousse à la standardisation, qui ne peut être que bénéfique à Linux. Le Linux Standard Base, soutenu par les éditeurs de distributions Linux, doit fournir les bases communes pour Linux « standard » des PC. Elles nous concernent moins, l’embarqué n’y est pas réellement pris en compte.VNUnet : Pour beaucoup, Linux est synonyme de serveur. Mais il attaque aussi en force le domaine de l’embarqué, qui est celui dans lequel vous exercez principalement. Pouvez-vous nous le définir ?Olivier Cros : L’embarqué s’oppose au PC standard. Il combine plusieurs particularités : un procédé de stockage « sécurisé » et l’absence de pièces mobiles, telles que les mémoires Flash. Cela permet d’améliorer la stabilité, la fiabilité et la sécurité. Il n’y a pas de virus, ni de fausses manipulations possibles. D’autre part, certaines fonctions sont limitées. L’utilisateur n’a pas à intervenir sur le matériel et le système, le terminal embarqué est dédié à l’utilisateur via une interface simple et fixe. La gestion d’un parc embarqué est centralisée, permettant de mettre à jour à distance un parc de terminaux, sans intervention sur site. Le mot embarqué induit la notion de mobilité, comme les systèmes embarqués dans les voitures, les terminaux sans fil, etc. L’embarqué est aussi très présent dans l’industrie, machines outils à commandes numériques, par exemple.

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