TV du futur : les groupes audiovisuels ont intérêt à s’organiser
Vidéo à la demande, streaming, catch-up TV…Une nouvelle étude de l’Idate intègre les nouveaux modes de consommation des vidéos qui vont bouleverser le secteur de l’audiovisuel.
Idate : trois scénarios et un « compromis-mixte » autour de la télé de demain
Comment la télé va se restructurer pour mieux répondre à la demande des consommateurs ?
Dans le premier scénario, le Web n’arrive pas à s’imposer, les télévisions connectées sont un échec et les chaînes conservent un contrôle étroit sur les programmes et la gestion de la télévision par ADSL (option « Réseaux managés dominants« ).
Du coup, les poids lourds de l’audiovisuel gardent le contrôle sur les nouveaux services.
L’Internet se voit cantonné aux contenus courts qui plafonnent et les grandes chaînes télé gardent le contrôle de la publicité.
Dans le deuxième scénario, les « réseaux managés » perdent de l’influence et l’arrivée des téléviseurs connectées combinés au piratage poussent les détenteurs de droits audiovisuels à organiser sur Internet la diffusion gratuite de leurs vidéos en pariant sur l’essor de la publicité associée (Option « Migration Internet de la publicité« ).
L’arrivée de contenus premium sur le Net pousse les annonceurs vers ce média, et les acteurs du Web s’approprient la fonction de régie publicitaire pour les vidéo, prenant la place des chaînes.
Sachant que l’étude de l’IDATE révèle qu’une minute de visionnage de vidéo sur Internet rapporte aujourd’hui autant en revenus publicitaires qu’une diffusion hertzienne sur les chaînes historiques, une telle transition pourra être rapide.
Le troisième cas de figure radical, baptisé « Cord-cutting« , anticipe que les détenteurs de droits abandonnent le modèle gratuit au profit de services payants hébergés en ligne.
Les offres de VOD sont en effet déjà plus rentables sur le Net que sur les réseaux managés, et en se débarrassant des intermédiaires, les producteurs de contenus peuvent augmenter leurs marges.
Dans cette perspective, la TNT gratuite (« en stagnation ») est alors complétée par les services payants du Net (« en plein boom »).
L’IDATE esquisse une quatrième voie combinant les trois scénarios, susceptible de faire émerger un compromis.
Et, à son avis, c’est le scénario plus probable : les acteurs de l’Internet capteront la moitié des revenus générés par les nouveaux services, le reste sera partagé entre les acteurs du mobile et les exploitants de réseaux managés.
Les modèles gratuits (financés par la publicité) et à péage co-existeront.
Pour profiter des nouvelles tendances de « l’audiovisuel à la demande », l’IDATE considère qu’il faut favoriser une collaboration plus poussée entre les chaînes télé et les producteurs.
Tout en organisant une concentration des chaînes thématiques, en particulier sur la TNT, pour faire émerger des groupes audiovisuels aux reins plus solides.
Cela permettra aux chaînes de reprendre le contrôle du financement et de la distribution des programmes.
Pour assurer un retour sur investissement dans la production de contenus vidéo, il faudra aussi favoriser les co-productions au niveau européen pour mutualiser les coûts face à Hollywood qui peut compter sur un marché domestique homogène.
« Ce n’est qu’en préservant leurs fonctions essentielles sur Internet que les chaînes, sur un marché peu dynamique, pourront trouver une croissance aussi modeste soit-elle« , considère l’institut. « Pour y parvenir, le contrôle étroit des droits de programmes est essentiel. »
