Salesforce intéressé par Twitter ? Il n’y a rien d’officiel, malgré les propos de Vala Afshar.
L’intéressé, qui accompagne les clients de l’éditeur dans leur transformation numérique en qualité de « chief digital evangelist », avait posté, vendredi, un tweet indiquant pourquoi un rapprochement avec la plate-forme de microblogging ferait sens.
Il a rapidement précisé qu’il ne s’agissait là que d’une opinion personnelle que ne partage pas nécessairement son employeur.
Si ce tweet a pris une telle dimension, c’est dans un contexte bien précis : Salesforce ferait, au même titre que Google et Verizon, partie de ces groupes dont Twitter aurait dernièrement reçu des « manifestations d’intérêt ».
Plusieurs médias américains s’accordent sur la volonté du conseil d’administration d’aller vers une cession du réseau social. L’annonce d’un deal avant la fin de l’année n’est pas exclue ; mais en l’état, il n’existerait pas, selon Bloomberg, de consensus en interne : alors qu’Ev Williams, cofondateur de Twitter, pencherait pour une vente, son associé Jack Dorsey serait moins enclin.
Au cours actuel, Twitter affiche une capitalisation avoisinant les 16 milliards de dollars. Pour Salesforce, qui affiche 3,3 milliards de dollars de trésorerie au 31 juillet 2016 (en tenant compte des titres négociables), cela veut dire qu’il faudra emprunter ou négocier un échange d’actions. C’est sans compter avec les actionnaires de Twitter, qui viseraient au minimum une opération à 30 milliards, d’après Techmeme.
En cas de rapprochement, Salesforce hériterait d’autres problématiques, de la gestion du harcèlement au tassement de l’audience en passant par la suppression des contenus faisant l’apologie du terrorisme.
Autant de risques que se sont figuré les investisseurs : ce vendredi à la clôture des échanges, l’action Salesforce était à son plus bas niveau depuis six mois sur le Nasdaq (- 5,63 %, à 70,39 dollars).
Alors, où se trouve le levier de croissance ? Probablement dans la data, en association avec les technologies d’intelligence artificielle, qui permettront d’en tirer de la valeur, avec des ouvertures dans les ventes, le marketing et le service client. L’idée étant de pousser plus loin l’analyse de données en dépassant la dimension des mots-clés, notamment à travers la reconnaissance d’images, en lien avec des éléments comme la géolocalisation et les sentiments.
Dans l’absolu, Salesforce peut déjà, comme le souligne le Wall Street Journal, accéder aux données de Twitter depuis juin 2012, en vertu d’un accord de partenariat. Mettre la main sur la plate-forme de microblogging lui assurerait de pouvoir conserver un accès à ces données ; ce qui ne serait pas nécessairement le cas si un rival s’en emparait.
Il est tentant d’établir un parallèle avec l’approche de Microsoft sur le dossier LinkedIn. La firme de Redmond compte exploiter massivement les données du réseau social BtoB pour enrichir ses outils, y compris le CRM Dynamics, qui concurrence l’offre de Salesforce.
Une question se pose néanmoins : les données de Twitter sont-elles aussi pertinentes que celles de LinkedIn ?
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