Twitter autorise DataSift à exploiter ses archives de tweets
DataSift, qui se présente comme une méga-plateforme de données sociales, acquiert les droits d’exploitation de l’ensemble des messages postés sur Twitter. Un nouveau pan de monétisation.
A son tour, Twitter se prend au jeu d’une revente à grande échelle des données de ses utilisateurs.
Le fonds d’archives de tweets va être commercialisé.
En l’occurrence quelque 300 millions de membres dont l’intégralité des tweets postés au cours des deux années écoulées tombent officiellement dans l’escarcelle de DataSift.
La société basée au Royaume-Uni aurait fait l’acquisition, pour une somme indéterminée, des droits d’exploitation de l’ensemble des flux de messages postés sur le site de micro-blogging, le tout additionné d’une rétroactivité de deux ans.
Plus malicieux et sournois qu’il n’y paraît, l’oiseau bleu est formel : tout se crée, mais rien ne se perd, quand bien même la prévalence de l’actualité semble désormais reléguer en cinq sec l’information dans les tréfonds du Net.
En vertu de l’accord qui le lie dorénavant à Twitter, DataSift peut s’attacher à satisfaire les besoins d’un bon millier de clients jusqu’alors placés sur liste d’attente.
Essentiellement des annonceurs, demandeurs s’il en est, de cet historique de tweets brut de pomme et des paramètres associés, tels la géolocalisation et le profil d’usager associé.
D’autant plus que Datasift y adjoint un écosystème de veille sociale, à l’appui d’algorithmes d’agrégation, de filtrage et d’extraction en temps réel, couplée à un moteur de recherche destiné à coupler des mots-clés à des produits ainsi qu’à des liens associés.
Graham Cluley, de la maison Sophos (éditeur de solutions de sécurité), s’exprime à cet égard dans les colonnes du Daily Mail, pour déplorer un tournant irrévocable.
« Ce que vous postez, vous l’abandonnez à la bonne volonté de ceux qui se présentent tels vos serviteurs« , résume ainsi l’intéressé.
Et d’ajouter : « Les publicitaires n’ont qu’une envie : mettre la main sur vos données personnelles. Pour Twitter, c’est une source de revenus non négligeable« .
Faut-il y interpréter une quelconque infraction délibérée à la confidentialité de l’internaute ?
A contre-courant d’une politique originelle qui impliquait un désintéressement total à ce sujet, tout particulièrement de la part de la communauté, le tweet conventionnel ne semble plus revêtir de propriété intellectuelle, comme laissé en pâture à qui en fera bon usage.