Lors de son passage mardi au Forum international de la cybersécurité (FIC) de Lille, Manuel Valls a abordé le cas de Twitter, qui travaille désormais en concertation avec les autorités françaises en cas de débordements observés. Avec le cas de Dieudonné, le ministre de l’Intérieur avait plutôt pris pour cible YouTube. Mais, depuis l’affaire du hastag #UnBonJuif et des procédures de justice qui ont suivi, Twitter a opté pour une collaboration particulière avec les autorités publiques pour donner des signes de bonne foi.
« Grâce à la concertation conduite avec cet opérateur, des engagements de sa part ont pu être obtenus, concernant la suppression des contenus illicites. Twitter a mis en place des techniques permettant de restreindre l’affichage de contenus prohibés dans les seuls pays où ils sont illicites. Je pense aux contenus xénophobes et discriminatoires, illicites en France, mais pas aux Etats-Unis », a déclaré le ministre de l’Intérieur, selon les propos retenus le journaliste du Monde Yves Eudes sur le blog Pas très Net.
« Twitter s’engage à procéder au gel des données d’enquête sur simple courriel, sans aviser les utilisateurs si les enquêteurs demandent expressément à ce que ces mesures restent confidentielles. »
D’après le ministre, Twitter peut également exercer « un déréférencement des hashtags à succès, mais illicites, quand ils apparaissent dans les ‘Tendances’ de sa page d’accueil – l’objectif étant de »limiter leur résonance (…) De telles mesures ont déjà été prises à la demande des autorités ou d’associations françaises telles que SOS Homophobie. »
Dans le cadre de son intervention lors de la plénière, Manuels Valls a a annoncé que « d’ici quelques mois, nous aurons un arsenal juridique complet et solide » pour lutter contre les cyber-menaces, selon les éléments de synthèse fournis sur le site Internet du ministère de l’Intérieur.
Le représentant du gouvernement compte sur « une réflexion de fond au sein du ministère pour piloter et coordonner la lutte ». Tout en demandant à ses services (DGGN, DGPN) de lui proposer dans les prochains mois « une stratégie de lutte contre les cyber-menaces, ainsi qu’un plan d’action. »
« Seule une démarche globale peut nous permettre de prendre la mesure d’une menace globale », a considéré Manuel Valls. « Cela passe par une démarche décloisonnée entre les différentes matières et les services. »
Selon LeMagIT, Manuel Valls a également défendu les dispositions comprises dans l’article 20 de la la loi de programmation militaire. C’est « un fondement clair à la collecte de données de connexions (…) en matière administrative ». Alors que les opposants nombreux dans la sphère Internet critiquent cet article susceptible d’instaurer une cyber-surveillance généralisée des citoyens français.
Toujours dans le cadre de sa visite spécial FIC, Manuel Valls a remis le « permis Internet » co-établi en décembre 2013 entre l’association Axa Prévention et la gendarmerie nationale à trois écoliers de CM2 de l’école primaire Roger-Salengro de Hallennes-Les-Haubourdin.
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(Credit photo illustration : FIC 2013)
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