La course au rachat de Twitter pourrait s’accélérer cette semaine avec l’ouverture d’un premier tour d’enchères.
C’est ce qu’affirme le Wall Street Journal, sur la base des témoignages de plusieurs sources dites « proches du dossier ».
Qui peut-on attendre au tournant ? A priori, la liste des prétendants est longue, de Google à Walt Disney.
Chez les médias et les analystes, Salesforce a la faveur des pronostics. Il faut dire que le CEO Marc Benioff ne cache pas son intérêt pour Twitter, qu’il aurait qualifié de « diamant brut », avec un potentiel inexploité dans la pub, le e-commerce et plus globalement l’exploitation des données.
Une telle acquisition sous l’angle « data »* ne fait pas l’unanimité parmi les investisseurs. Le cours boursier de Salesforce en témoigne : il a récemment atteint son plus bas niveau sur six mois.
Dans l’absolu, le pari est risqué pour l’éditeur américain, dont l’activité de fourniture de logiciels aux entreprises est aujourd’hui éloignée de celle de Twitter, qui se présente comme un média social orienté grand public, malgré des initiatives à caractère BtoB.
Salesforce hériterait par ailleurs, en cas de rapprochement, de problématiques allant de la gestion du harcèlement au tassement de l’audience en passant par la suppression des contenus faisant l’apologie du terrorisme… Si toutefois l’exploitation du service se poursuit en mode réseau social.
Certains investisseurs réclament tout simplement que la société se concentre sur son cœur d’activité, jugé fragile au regard des objectifs non atteints sur le dernier trimestre.
Autre obstacle d’ordre financier : au cours de clôture de ce mardi sur le NYSE, Twitter affiche une capitalisation d’environ 17,3 milliards de dollars – et les investisseurs du groupe viseraient au minimum une opération à 30 milliards.
Pour Salesforce, dont la trésorerie au 31 juillet 2016 s’élève à 3,3 milliards de dollars (en tenant compte des titres négociables), cela veut dire qu’il faudra emprunter ou négocier un échange d’actions ; sachant que ce dernier schéma ne lui a pas souri dans sa course au rachat de LinkedIn).
Ce serait surtout la plus grosse acquisition jamais réalisée par le groupe de Marc Benioff, le record ayant été établi cet été avec Demandware, absorbé pour 2,8 milliards de dollars.
Walt Disney, dont la capitalisation boursière (148 milliards de dollars) est environ le triple de celle de Salesforce, semble dans une meilleure position pour digérer une telle opération. Et que dire de Google, qui vaut plus de 500 milliards en Bourse ?
Et Twitter dans tout ça ? Plusieurs médias américains s’accordent sur la volonté du conseil d’administration d’aller vers une cession. L’annonce d’un deal avant la fin de l’année n’est pas exclue.
* En association avec les technologies d’intelligence artificielle, qui permettront d’en tirer de la valeur, ouvrant des pistes dans les ventes, le marketing et le service client.
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