Twitter : un volume de tweets sans précédent pour Charlie Hebdo
La mobilisation mondiale autour du hashtag « JeSuisCharlie » n’a pas d’équivalent et se traduit par des volumes de tweets inégalés.
L’attentat qui a visé Charlie Hebdo a eu un impact mondial. Twitter est un bon observatoire pour le mesurer.
Alors que le hashtag « charliehebdo » était majoritaire hier (7 janvier), c’est désormais le hashtag « JeSuisCharlie » qui a pris le devant aujourd’hui (8 janvier).
A minuit, Twitter France recensait 2,1 millions de tweets #JeSuisCharlie.
[DATA] +2.100.000 Tweets de solidarité #JeSuisCharlie publiés aujourd’hui http://t.co/SBK4ffdloA pic.twitter.com/lmVc9dAnGL
— Twitter France (@TwitterFrance) 7 Janvier 2015
Avec la première journée de deuil national et la minute de silence respectée en guise d’hommage à midi, un volume conséquent de tweets sous ce hashtag sera logiquement engendré d’ici la fin de la journée.
On peut également étudier le phénomène sous le prisme de l’outil Topsy (propriété d’Apple). Cet outil permet d’analyser les tendances via Twitter et percevoir la montée en puissance des hashtags associés à cet attentat.
La comparaison peut paraître décalée par rapport aux circonstances dramatiques : en l’état actuel, le hashtag #JeSuisCharlie ne bat pas le record établi lors de dernière cérémonie des NRJ Music Awards, qui a été organisée le 13 décembre et qui s’est traduit par le plus grand nombre de tweets générés en France sur un événement donné (2,8 millions de tweets recensés sur la soirée selon le diffuseur TF1).
Cela devrait changer d’ici la fin de la journée en faveur de #JeSuisCharlie. Mais, si l’on prend en compte l’ensemble des hashtags qui évoque le sujet Charlie Hebdo, ce palier est déjà dépassé.
On a observé une vague similaire de réactions à chaud sur Twitter lors du récent assaut d’un déséquilibré dans le restaurant de Sidney en Australie mais sans atteindre ce niveau de propagation virale.
Dans la série des « records » associés à l’actualité Charlie Hebdo et relevée par Twitter, signalons que le Président de la République François Hollande a battu son record en termes de nombre de retweets (21 173) avec cette déclaration :
Aucun acte barbare ne saura jamais éteindre la liberté de la presse. Nous sommes un pays unis qui saura réagir et faire bloc. — François Hollande (@fhollande) 7 Janvier 2015
Et que Plantu a dépassé la barre des 30 000 retweets avec sa première caricature dédiée à Charlie Hebdo juste après l’attentat :
De tout coeur avec Charlie Hebdo. pic.twitter.com/8KwTipn3Wp
— PLANTU (@plantu) 7 Janvier 2015
En revanche, la personne, qui a créé et diffusé en premier l’imagette « Je suis Charlie » (devenue le symbole de la réaction de masse), n’a pas vraiment bénéficié d’une caisse de résonance (2400 retweets).
Rendons donc hommage à son concepteur Joachim Roncin (Directeur Artistique et journaliste musique Stylist magazine).
— joachim (@joachimroncin) 7 Janvier 2015
« C’est comme une vague émotionnelle qui se décharge sur les réseaux sociaux, et la tendance de fond – en termes de volume – est évidemment à la consternation et à l’inquiétude des utilisateurs », commente Guilhem Fouetillou, cofondateur de Linkfluence (agence d’analyse du web social) interrogée par l’AFP.
« Mais il y a aussi des micro-phénomènes radicaux infimes en volumétrie et qui peuvent donner l’impression d’occuper tout l’espace si on zoome dessus. »
Il relative la portée de la polémique du hashtag « CharlieHebdoBienFait » qui a pris de l’ampleur hier sous forme d’onde de choc. « 99% des tweets que l’on va trouver émanent de gens qui condamnent les gens qui disent ‘bien fait’. Et ceux qui écrivent ‘bien fait’ ne sont souvent que des gamins qui veulent choquer ou être importants », estime-t-il.
Interrogé hier en fin d’après-midi par ITespresso.fr, Jérémie Mani, Président de Netino (modération des espaces de communautés sur les sites médias), a observé une hausse exceptionnelle du volume de commentaires ou de contributions sur les réseaux sociaux.
« C’est d’abord l’indignation qui s’exprime à travers les messages laissés dans les commentaires sous les articles et sur les pages Facebook des médias. »
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