« Suite à [sic] toutes les formes de mobilisation, de négociation, il nous semblait bien d’en arriver au boycott ».
Ainsi Yazid Sekhri, secrétaire de la section VTC-LOTI créée en janvier au sein de la CFDT-Transports Environnement, a-t-il résumé la situation à l’issue d’une conférence de presse organisée mardi 4 avril pour faire le point sur l’avancée des négociations entre chauffeurs et plates-formes.
Les relations s’étaient tendues fin 2016 après la décision d’Uber d’augmenter ses taux de commission.
Une intersyndicale était née quelques semaines plus tard. Sur les cinq organisations qu’elle fédérait initialement, deux – CAPA VTC et le SCP-VTC, rattaché à l’Unsa – ont quitté le navire à la fin de la procédure de médiation menée à la demande du gouvernement.
Restée dans la boucle aux côtés d’Actif VTC et de l’Union des Capacitaires de Frances (UDCF), la CFDT VTC-LOTI estime aujourd’hui qu’Uber a montré « son incapacité (volontaire ou non) à accepter un véritable échange sur la question prioritaire des tarifs ».
À l’inverse, elle affirme avoir pu constater, au cours de la médiation, que certains concurrents « avaient une éthique : commissions entre 12 et 20 % ; tarif minimum et prix au kilomètre décents […] ; refus de vendre des prestations à perte pour le chauffeur ; consultation avant déconnexion ».
Considérant que le modèle économique d’Uber ne permet pas aux chauffeurs de gagner leur vie « sans une durée de travail démesurée [les] mettant en danger » (estimation : 60 heures par semaine, 6 jours sur 7, pour espérer le SMIC), l’intersyndicale passe à la vitesse supérieure en lançant une campagne de mobilisation.
Une pétition que « chaque citoyen est appelé à signer » a été mise en ligne « pour qu’Uber améliore les conditions de rémunération de ses chauffeurs ». En trois jours, elle a recueilli environ 250 signatures.
S’y assortissent une page Facebook… et le hashtag #jeboycotteUBER, que la CFDT-Transports et Environnements invite l’ensemble des militants et adhérents du syndicat à utiliser tout en postant une copie de leur écran après suppression de leur compte sur la plate-forme.
Les candidats à la présidentielle ont également été sollicités pour soutenir ce boycott. L’intersyndicale rappelle par ailleurs avoir obtenu, la semaine passée, des engagements de la part d’Alain Vidalies.
Le secrétaire d’État aux Transports a notamment confirmé la mise en place de travaux visant à fixer un tarif minimum applicable dans le secteur VTC. Une mesure qui sera toutefois conditionnée aux prochaines élections, étant donné qu’elle devra faire l’objet d’une intervention législative.
Reprochant à Uber d’avoir systématiquement écarté la question de la rémunération des chauffeurs, que ce soit au nom des emplois créés ou en formulant des propositions alternatives (comme la constitution d’un fonds de 2 milliards d’euros pour les partenaires en difficulté), l’intersyndicale avait laissé à Uber jusqu’au 3 avril, 20 h, pour convoquer une réunion. Un avertissement resté lettre morte.
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