Uber – Didi Chuxing : les levées de fonds deviennent stratosphériques
Concurrent numéro un d’Uber en Chine, Didi Chuxing lève 4,5 milliards de dollars en capital et 2,8 milliards de dette. Impressionnant.
La rivalité entre Uber et Didi Chuxing a pris une autre dimension ces dernières semaines.
Tandis que le premier a bouclé, en début de mois, un tour de table de 5 milliards de dollars emmené par le fonds souverain d’Arabie saoudite, le second vient d’obtenir un financement de 7,3 milliards de dollars, dont 4,5 milliards en capital et 2,8 milliards en dette.
D’après le Wall Street Journal, qui s’appuie sur les témoignages de plusieurs sources dites « proches du dossier », l’opération regroupe plusieurs investisseurs historiques de Didi Chuxing, dont les groupes Internet Alibaba et Tencent, qui contrôlaient respectivement Didi Dache et Kuaidi Dache avant leur fusion l’année passée.
Plusieurs banques et compagnies d’assurance se sont jointes à cet investissement, chacune d’entre elles injectant au moins 100 millions de dollars.
Du côté de la China Merchants Bank, on s’est engagé sur un prêt syndiqué dont le montant pourra atteindre 2,5 milliards de dollars. China Life Insurance, principale compagnie d’assurance du pays, a, pour sa part, accepté le principe d’un crédit à hauteur de 305 millions de dollars.
Il y a encore quelques jours, on évoquait un montant de 3 milliard de dollars pour ce tour de financement auquel Apple a participé en mettant 1 milliard sur la table. Didi Chuxing en avait profité pour balayer les rumeurs d’une éventuelle IPO.
Puissance 20 (milliards)
Concurrents sur le marché chinois du transport de particuliers, Uber et Didi Chuxing ont levé, à eux deux, plus de 20 milliards de dollars en capital.
Pékin scrute de près ce que certains analystes qualifient déjà de « combat à mort ». Les autorités en ont effectivement saisi l’opportunité en matière économique (éviter les pénuries de taxis, donc faciliter les déplacements) et écologique, mais elles s’inquiètent, entre autres, d’une probable hausse du nombre de chauffeurs sans permis sur les routes.
Avec cette rentrée d’argent frais, Didi Chuxing vaut 28 milliards de dollars, selon les estimations de Re/code. Et sa trésorerie dépasse les 10 milliards, avoisinant celle d’Uber (11 milliards).
Les deux rivaux ont de la marge pour baisser leurs tarifs et augmenter les rémunérations des chauffeurs dans l’optique de conquérir un marché sur lequel plus de 140 villes comptent au moins un million d’habitants.
Cercle vertueux ou vicieux ? Début juin, à l’occasion de la Code Conference, Jean Liu, présidente de Didi Chuxing, avait reconnu que les chauffeurs se sont habitués à voir régulièrement augmenter leur rémunération… et qu’ils n’hésitent pas à passer d’un service à l’autre.
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