L’arrogance dénoncée de son équipe dirigeante, une incapacité à assurer la sécurité des passagers, des atteintes présumées à la protection des données personnelles, des actions en justice pour « concurrence déloyale » : Uber est attaqué de toutes parts à mesure que son activité se développe.
En mode hyper-croissance dans le secteur du transport léger de particuliers avec un tour de table de 1,2 milliard de dollars au mois de décembre et 1,6 milliard levé dernièrement sous forme de dettes convertibles, l’entreprise américaine pourrait voir émerger un nouvel obstacle nommé… Google.
Le groupe Internet se préparerait à entrer en concurrence avec Uber, dont il est pourtant l’un des principaux soutiens financiers, avec 258 millions de dollars injectés en août 2013 et une deuxième participation l’année suivante.
Les atomes crochus entre les deux sociétés semblaient d’autant plus solides qu’en 2013, David Drummond, directeur juridique de Google, avait rejoint le conseil d’administration d’Uber. Une investiture qui semblait ouvrir la voie à divers partenariats, voire à une fusion-acquisition.
Mais ces dernières semaines, les annonces des uns et des autres ont révélé des tensions, illustrées notamment par l’intégration, dans le service d’assistance et d’informations pratiques Google Now, des services de Lyft, un concurrent d’Uber.
Dernier épisode en date : Uber aurait invité David Drummond à « reconsidérer » sa position au board. A en croire une source dite « proche du dossier » par Bloomberg, l’intéressé aurait laissé entendre que Google développerait sa propre offre d’autopartage, probablement avec des jonctions vis-à-vis de son projet de voiture autonome.
Difficile de ne pas établir un parallèle avec la stratégie d’Uber, qui vient d’officialiser son alliance avec l’Université Carnegie Mellon autour d’un centre de recherche en Pennsylvanie pour travailler sur des technologies de navigation… et développer des véhicules sans conducteur.
Cette annonce intervient à l’heure où Google prétend que ses voitures autonomes pourront être déployées à grande échelle dans un délai de « deux à cinq ans », avec des usages déjà bien définis, tout particulièrement pour les trajets domicile-travail.
La multinationale dispose d’un autre atout : avec son service Google Maps, sur lequel s’appuie Uber, elle a très certainement pu collecter de multiples informations sur le trafic routier à l’échelle de la planète.
Crédit photo : MAHATHIR MOHD YASIN – Shutterstock.com
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