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Uber intéresse aussi les services de renseignement

Chauffeurs ou passagers, plus de 12 millions d’utilisateurs des services Uber se sont retrouvés dans le collimateur des autorités américaines au deuxième semestre 2015.

C’est l’un des principaux enseignements du premier « rapport de transparence » publié par la firme*.

À la différence des entreprises du numérique qui se sont livrées à l’exercice avant elle, la société dirigée par Travis Kalanick ne fait pas seulement part des requêtes que lui ont transmises les forces de l’ordre.

Elle rend également compte des demandes émanant d’autorités régulatrices du secteur des transports, comme la Public Utilities Commission en Californie ou le Department of Safety and Permits en Nouvelle-Orléans.

C’est justement dans ce secteur que les sollicitations sont le plus importantes. Pas en nombre (33 en l’occurrence), mais en ampleur, avec pas moins de 11,644 millions de passagers concernés, pour 583 000 chauffeurs.

Dans plus d’un cas sur cinq (21,2 %), Uber a fourni toutes les données exigées, sans discuter. Quatre fois sur dix (42,4 % exactement), l’entreprise est parvenue à communiquer moins d’informations que ce qui lui était demandé. Le reste du temps (36,7 %), elle a dû accéder aux demandes malgré des tentatives de négociation.

Les autorités les plus demandeuses se trouvent en Californie : elles ont sollicité des données sur 299 000 chauffeurs et 5,419 millions de passagers. Suivent New York (43 000 chauffeurs ; 3,074 millions de passagers) et Chicago (95 000 chauffeurs ; 1,697 million de passagers).

Certaines demandes sont émises par les autorités aéroportuaires, qui ont davantage de prérogatives. Uber a recensé 34 demandes portant sur 1,645 million de passagers et 156 000 chauffeurs, là aussi essentiellement en Californie (San Francisco, Oakland, San Diego), ainsi qu’à Portland (Oregon) et Fort Lauderdale (Floride).

Les données communiquées ont porté aussi bien sur les trajets que les lieux de dépôt et de prise en charge, les prix des courses et les véhicules. Y compris pour les forces de l’ordre, qui ont réalisé, dans le cadre d’enquêtes criminelles ou de sécurité nationale, un total de 415 requêtes, dont 368 provenant d’agences étatiques, portant sur 408 passagers et 205 chauffeurs.

Dans 84,8 % des cas, Uber a livré des informations, la plupart du temps pour des affaires associées à de la fraude bancaire ou à des vols de cartes bleues.

* Uber dit « espérer » publier sous peu des statistiques sur d’autres pays que les États-Unis.

Crédit photo : dennizn – Shutterstock.com

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