Uber lève 3,5 milliards de dollars : le pari économique de l’Arabie saoudite
Pour alimenter sa stratégie de développement économique au-delà du secteur pétrolier, l’Arabie saoudite investit 3,5 milliards de dollars dans Uber.
L’Arabie saoudite mise sur Uber dans le cadre de son plan de croissance « Vision 2030 », qui vise à diversifier l’économie du pays au-delà du pétrole.
Son fonds souverain (« Saudi Arabian Public Investment Fund ») est entré au capital de l’entreprise américaine à hauteur de 3,5 milliards de dollars*.
Ce financement, d’une ampleur sans précédent pour Uber, porte sa trésorerie à plus de 11 milliards de dollars, dette convertible incluse, selon CB Insights ; et confirme sa valorisation à plus de 60 milliards.
Dans le cadre de cette opération, Yasir Al Rumayyan, codirecteur du fonds souverain, prend place au conseil d’administration de la société, aux côtés de Bill Gurley (associé de Benchmark Capital) et d’Arianna Huffington (cofondatrice du Huffington Post), comme le souligne Re/code.
Présent en Arabie saoudite depuis environ deux ans, Uber y revendique 130 000 utilisateurs, dont 80 % de femmes, ces dernières n’étant pas autorisées à conduire. Son activité s’est développée essentiellement à Djeddah et à Riyad, où un pilote a été lancé il y a quelques mois sur le paiement en espèces.
Son principal concurrent sur place se nomme Careem.
La start-up fondée en 2012 a levé, en novembre dernier, 60 millions de dollars dans le cadre d’un tour de table emmené par le fonds Abraaj Group, basé à Dubaï. Elle revendique 40 000 chauffeurs et 2 millions d’utilisateurs dans une trentaine de villes au Moyen-Orient.
Du côté d’Uber, on est présent à Bahreïn, en Égypte, aux Émirats arabes unis, en Jordanie, au Liban, au Maroc, au Qatar et en Turquie (l’activité en Israël étant gérée par la branche Europe de l’Ouest), sur une quinzaine de villes dont Beyrouth, Doha, Le Caire et Casablanca.
Pour se développer davantage dans cette zone où son nombre d’utilisateurs a quintuplé en un an (395 000 au 1er trimestre 2016, pour 19 000 chauffeurs), l’entreprise a débloqué une enveloppe de 250 millions de dollars.
* On notera qu’en début d’année, le prince saoudien Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud avait injecté 100 millions de dollars dans Lyft, concurrent numéro un d’Uber aux États-Unis.
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