Jusqu’où Uber est-il prêt à aller pour pouvoir continuer son activité à Londres ?
La question se pose depuis que Transport for London, l’autorité locale de régulation des transports, a refusé de renouveler la licence qui permet à la firme américaine d’exploiter, dans la capitale britannique, sa plate-forme de mise en relation pour le transport privé de personnes.
Au rang des approbateurs de la démarche, il y a Sadiq Khan. Le maire de Londres évoque une « décision logique », au nom de la sûreté publique et de la sécurité des utilisateurs du service.
Accordée à l’origine en 2012 et prolongée de quelques mois au printemps dernier, la licence arrive à échéance le 30 septembre 2017. Passé cette date, Uber devra rentrer au garage… à moins de trouver un compromis.
Tom Elvidge, qui dirige la filiale britannique, a confirmé au Sunday Times vouloir s’engager sur cette voie.
« Bien qu’on ne nous ait pas demandé de changer quoi que ce soit, […] nous aimerions savoir ce que nous pouvons faire […] pour arranger les choses », a déclaré l’intéressé, non sans ajouter : « Cela demande un dialogue que nous n’avons malheureusement pas pu avoir jusqu’à présent ». Des propos que Transport for London juge « encourageants », d’après Reuters.
Qu’attendre comme concessions ? L’exemple du Danemark peut être pris en référence. Uber y a stoppé ses services au mois d’avril, mais n’a pas abandonné l’idée d’un retour, moyennant plusieurs engagements : faire en sorte que tous les chauffeurs déclarent leurs revenus, leur accorder des congés maladie et intégrer un taximètre dans tous les véhicules.
Uber peut, dans l’absolu, suivre une autre voie : celle des tribunaux. La suspension de sa licence ne sera effective que lorsque toutes ses possibilités de recours auront été épuisées.
Les Londoniens utilisateurs du service sont sollicités en parallèle, par le biais d’une pétition. On recense, ce lundi midi, environ 750 000 signatures… dont l’authenticité est contestée, notamment sur le Twitter @UberUK.
Les internautes qui s’y expriment sont partagés. Certains rappellent qu’Uber est accusé d’avoir laissé passer plusieurs dizaines de viols et d’agressions sexuelles, selon des chiffres communiqués l’an dernier par le Sun.
Un autre twittos pointe vers un témoignage recueilli par le Guardian : celui d’un chauffeur qui regrette qu’avec les années, il ait fallu « travailler plus pour gagner moins ».
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