Uber poursuit sa route en France
Malgré les pressions concurrentielles et les incertitudes juridiques autour de activité, Uber étend ses services à trois villes supplémentaires en France.
Et de 9, comme le nombre de villes françaises désormais couvertes par les services d’Uber.
La société américaine, qui exploite une application mettant en relation des conducteurs avec des passagers sur le segment du VTC (véhicules de tourisme avec chauffeurs), poursuit son expansion dans l’Hexagone en dépit des tensions juridiques et concurrentielles. La voici officiellement implantée à Marseille, Nantes et Strasbourg, en plus de Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Cannes et Toulouse.
Avec 1 million d’utilisateurs faisant « régulièrement » appel à ses services, Uber prend son envol en France. Mais ses initiatives sont surveillées de près, aussi bien par les compagnies de taxis que les acteurs du marché VTC.
Ces derniers scrutent plus particulièrement l’application uberPOP, qui permet à toute personne majeure détentrice d’un permis depuis au moins trois ans de s’improviser chauffeur pour le compte de tiers… et ainsi monétiser ses trajets courte distance.
Lancée en France début 2014, cette offre avait rapidement fait l’objet d’une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), qui avait saisi le procureur de la République de paris.
L’Union nationale des taxis et la Chambre syndicale des loueurs d’automobiles s’étaient constituées parties civiles. Mais le front s’était véritablement uni en fin d’année, avec à la clé des poursuites en justice contre uberPOP pour concurrence déloyale sur le marché des VTC.
La bataille de Thévenoud
Les opposants les plus virulents estiment que l’application de la loi Thévenoud, promulguée le 1er octobre 2014 pour réguler les activités entre taxis et VTC, doit suffire à bannir uberPOP, qui a fait 400 000 adeptes en France au dernier pointage.
Du côté d’Uber, on compte bien exploiter les failles de la loi pour rendre cette activité pérenne. Tout en portant le fer au niveau européen contre cette loi Thévenoud qui, d’après les dirigeants de la firme, « enfreint les principes de libre prestation de services […] et de liberté d’établissement ».
A l’échelon national, la cour d’appel de Paris devait initialement se prononcer en mars 2015 dans une affaire lancée par deux concurrents d’Uber demandant son interdiction sur le territoire. Une décision finalement reportée au 29 septembre prochain.
En l’état actuel, l’exploitation d’uberPOP peut donc se poursuivre en France, quand bien même les contrôles policiers vis-à-vis des chauffeurs se multiplient. Uber peut même, depuis fin mai, fixer ses modes de tarifs après avoir obtenu gain de cause sur l’une de ses trois saisines déposées en mars-avril devant le Conseil constitutionnel sous forme de QPC (Questions prioritaires de constitutionnalité).
Du côté des taxis, les pouvoirs publics ont confirmé, la semaine passée, l’instauration de forfaits pour les courses d’approche au départ de Paris en cas de réservation, ainsi que pour les trajets entre la capitale et ses deux aéroports (Orly, Roissy).
Cet arbitrage pour la « modernisation et l’attractivité de l’offre de taxi » entrera en vigueur le 1er mars 2016, parallèlement à la revalorisation annuelle des tarifs. Les prix auront été fixés auparavant – sans doute fin août – par arrêté.
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