Uber : route barrée en Corée du Sud

Régulations
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Uber est inculpé en Corée du Sud pour avoir exploité des voitures de location dans le cadre d’une activité de transport privé de particuliers.

Un nouvel obstacle se dresse sur la route d’Uber.

La société Internet californienne, qui exploite plusieurs services favorisant la mise en relation de chauffeurs et de passagers, se retrouve inculpée en Corée du Sud. Motif : elle n’a pas respecté une loi interdisant l’utilisation de voitures de location dans le cadre d’une activité de transport privé de particuliers. Son partenaire MK Korea, qui lui loue des véhicules, est également dans le collimateur de la justice.

La plainte émane de la Ville de Séoul, ouvertement hostile à l’implantation d’Uber… et qui se dit prête à offrir une récompense à quiconque lui communiquera des renseignements sur les citoyens travaillant pour l’entreprise américaine. Dans l’état actuel, le principal intéressé risque jusqu’à deux ans de prison ou une amende d’un montant maximal de 20 millions de wons (environ 15 000 euros). Le doute plane encore sur son éventuelle comparution devant ses accusateurs.

Affichant une « volonté de coopération », Uber attend un « jugement « équitable ». Son attention se porte, en parallèle, sur une récente décision de la ville chinoise de Chongqing, qui a fait part de son intention de « frapper fort » contre les sociétés se livrant à des « activités de transport illégales […] à travers des services en ligne de réservation ».

Comme le note Bloomberg, Uber est sous haute surveillance en Chine. Les autorités ont dernièrement perquisitionné un centre de formation de chauffeurs privés. Les tensions sont tout aussi vives dans de nombreux autres pays. Et c’est tout le paradoxe d’Uber : l’entreprise fondée en 2009 est prisée des investisseurs (elle a levé plus de 2,7 milliards de dollars en cinq ans), mais sa présence dérange.

La grogne monte à l’encontre de ses pratiques, aussi bien dans le secteur des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC ; positionnement historique d’Uber) que chez les sociétés de taxis. Ces dernières dénoncent une « concurrence déloyale ». En France, elles s’indignent que les chauffeurs d’Uber ne soient pas soumis à cette loi qui limite actuellement le nombre de taxis tout en leur imposant d’obtenir une Autorisation de stationnement (AdS) avant de pouvoir circuler… et de détenir une licence qui se monnaye pour environ 250 000 euros.

UberPOP cristallise aussi les tensions. Lancée en France au mois de février, cette déclinaison du service VTC n’est pas assurée par des chauffeurs certifiés, mais par des particuliers. Le gouvernement Valls affiche sa détermination à faire interdire cette offre. Le 1er janvier 2015, la mise en application de la loi Thévenoud – qui doit rééquilibrer le rapport de force entre VTC et taxis – devrait, selon le ministère de l’intérieur, suffire à montrer le « caractère illégal » d’UberPOP.

Cette offre dérange au vu de ses tarifs agressifs. Mais les associations de taxis et les spécialistes du transport léger de particuliers qui ont assigné Uber en justice se sont constitué un solide argumentaire. Ils mettent notamment en avant des problèmes d’assurance et de travail dissimulé.

Condamné, au mois d’octobre, à 100 000 euros d’amende pour avoir présenté UberPOP comme du covoiturage alors que la justice le range dans la catégorie « offre payante de transport de particulaires », Uber a fait appel et a lancé une pétition auprès des internautes français pour soutenir ses intérêts. Son équipe dirigeante évoque la non-conformité de la loi Thévenoud vis-à-vis de la liberté d’entreprendre.

UberPOP a déjà été interdit en Belgique, en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, en Inde, au Vietnam, à Taïwan et partiellement en Thaïlande. Dans la plupart des cas, Uber ne tient pas compte des injonctions et tente même d’attirer… les chauffeurs de taxis avec l’offre UberTaxi, présentée comme un complément d’activité permettant de « réduire le temps passé à vide ».

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Crédit photo : vesna cvorovic – Shutterstock.com


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