Qu’est-ce qui a des radars, des scanners laser, des caméras et qui circule à Pittsburgh ? Les voitures autonomes d’Uber.
Voilà plus d’un an que l’entreprise californienne réalise des tests sur place, dans le cadre d’un partenariat avec l’université Carnegie-Mellon.
Un cap a été franchi cette semaine : officiellement, on reste en mode expérimentation, mais cette fois-ci, les clients Uber entrent dans la boucle.
Les plus fidèles d’entre eux auront peut-être la chance de pouvoir effectuer un déplacement à bord de l’une des quatre Ford* Fusion autonomes qui sillonnent les routes de la ville, capitale de l’État de Pennsylvanie.
Dans l’absolu, Uber n’est pas le premier à proposer un tel service : fin août, la start-up nuTonomy a lancé, dans un petit quartier d’affaires de Singapour, des taxis en conduite autonome.
Difficile, toutefois, de mettre les deux initiatives sur le même plan : que ce soit de par le relief, les artères étroites, l’état de certains axes ou les anomalies dans la signalisation, conduire à Pittsburgh est une autre paire de manches, comme en atteste ce Tumblr.
En coordination avec son laboratoire de recherche « Advanced Technology Center » ouvert sur place début 2015, Uber effectue un déploiement progressif. On commence avec quatre Ford Fusion associées à l’offre uberX. Il pourrait rapidement s’en ajouter une douzaine.
Pour le moment, deux techniciens sont présents dans la voiture. L’un pour observer le comportement du véhicule et l’autre pour éventuellement prendre le contrôle du poste de conduite. En temps normal, il ne touchera pas le volant, mais certaines conditions, notamment le mauvais temps, peuvent l’exiger.
À moyen terme, Uber prévoit d’utiliser des berlines d’un autre constructeur : le suédois Volvo, avec qui un partenariat a été officialisé au mois d’août, parallèlement à l’acquisition de la start-up américaine Otto, positionnée sur la conduite autonome des poids lourds.
Du côté de Travis Kalanick, on se veut rassurant : les voitures autonomes ne sont pas près de remplacer les chauffeurs.
Le CEO et cofondateur d’Uber affirme qu’il s’agit surtout d’améliorer la sécurité des usagers de la route (aucun accident officiellement répertorié depuis le début des tests) tout en décongestionnant le trafic et en libérant les 20 % d’espace urbain actuellement utilisé par les voitures en stationnement.
Il est néanmoins fort probable que le paramètre humain soit un jour éliminé pour augmenter la rentabilité du service : selon Bloomberg, Uber a perdu 1,27 milliard de dollars sur le premier semestre 2016.
* Ford parle d’une production de voitures autonomes de série à partir de 2021. BMW évoque la même échéance.
Crédit photo : Uber
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