Uber se rallie à Yandex pour se développer en Europe de l’Est

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Uber va fusionner, en Europe de l’Est, ses services avec ceux de Yandex dans le cadre d’une coentreprise dont le groupe russe détiendra la majorité.

Uber ne devrait bientôt plus rouler seul en Russie.

Le groupe américain a décidé de fusionner, sur place et dans plusieurs pays environnants, ses services de transport privé de passagers avec ceux de Yandex.

Sous réserve du feu vert des autorités, il doit en résulter, avant la fin de l’année, une coentreprise baptisée MLU B.V. mais présentée sous la marque NewCo.

De droit néerlandais, cette dernière couvrira initialement la Russie, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Biélorussie, ainsi que deux États dans lesquels Uber n’est pas présent : l’Arménie et la Géorgie.

Il est prévu d’élargir, à plus long terme, l’activité au Kirghizistan, à la Moldavie, à l’Ouzbékistan, au Tadjikistan et au Turkménistan.

Uber, qui investit 225 millions de dollars, récupérera 36,6 % du capital et trois des sept sièges au conseil d’administration. Yandex en détiendra quant à lui quatre, assortis d’une participation de 59,3 %*… contre un ticket bien inférieur ; en l’occurrence 100 millions de dollars.

Un déséquilibre qui reflète la situation du marché : à fin juin 2017, Yandex en est à 285 millions de trajets sur douze mois glissants à l’échelle des six pays que NewCo couvrira initialement, tandis qu’Uber est en mesure d’en revendiquer 134 millions, selon des documents communiqués aux investisseurs.

Le précédent chinois

Plus connu pour ses services en ligne, Yandex donne depuis 2011 dans le transport privé de particuliers, exploitant ses technologies de cartographie et de navigation.

Son application pour les passagers restera d’actualité après la fusion, au même titre que celle d’Uber. En revanche, au niveau des chauffeurs, il n’en existera plus qu’une seule, afin de « fluidifier le service », selon Tigran Khudaverdyan.

L’actuel CEO de Yandex.Taxi prendra les rênes de NewCo. La lettre qu’il a adressée à ses employés en date du 13 juillet 2017 pour les notifier de l’opération fait écho à l’e-mail diffusé chez Uber et signé de Pierre-Dimitri Gore-Coty.

Le directeur de l’activité du groupe californien en zone EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) rappelle que 170 millions de dollars ont été investis sur les trois dernières années dans les pays concernés par l’accord avec Yandex.

Alors, on arrête les frais ? Difficile de ne pas établir de parallèle avec la prise l’an dernier de céder la filiale chinoise au concurrent local Didi Chuxing, également sous la forme d’une coentreprise, dont Uber avait conservé 20 % (17,7 % pour la société ; 2,3 % pour ses actionnaires).

Dans une contribution blog qui lui avait été attribuée non sans que son authenticité fût contestée, Travis Kalanick, qui dirigeait alors Uber, avait déclaré qu’il fallait parfois « savoir écouter sa tête plutôt que son cœur », à l’heure où les pertes se creusaient en Chine.

* Les employés de NewCo se partageront les 4,1 % restants de cette coentreprise qui gérera également le service uberEATS et dont la valorisation est annoncée à plus de 3,7 milliards de dollars.

Crédit photo : Yandex

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