Ubisoft : le coup de pouce de Bpifrance face à Vivendi
Ubisoft va racheter, pour 122,5 millions d’euros, la participation de 3,2 % que Bpifrance détient dans son capital. L’opération « anti-Vivendi » continue.
Entre Ubisoft et Vivendi, Bpifrance a fait son choix.
La Banque publique d’investissement a signé un accord avec l’éditeur de jeux vidéo pour lui céder l’intégralité des actions qu’elle détient à son capital.
Au prix unitaire de 33,80 euros pour 3 625 178 titres (soit une participation d’environ 3,2 % en date du 31 août 2016), l’opération se monte à 122,5 millions de dollars. Elle doit être réalisée d’ici début novembre, dans le cadre de la mise en œuvre du programme de rachat d’actions d’Ubisoft.
Les titres ainsi acquis seront affectés à la couverture des plans d’actionnariat salarié ou à celle de l’OCEANE ayant fait l’objet d’un placement privé ce 21 septembre (émission d’obligations à option de conversion et/ou d’échange en actions nouvelles ou existantes, pour un montant de 400 millions d’euros). Ils pourront aussi être injectés dans d’éventuelles opérations de croissance externe.
Cette annonce intervient à quelques jours de l’assemblée générale des actionnaires d’Ubisoft, qui prépare la confrontation avec Vivendi.
Le groupe présidé par Vincent Bolloré monte progressivement au capital, laissant planer le spectre d’une OPA, comme il l’a déjà fait au printemps avec Gameloft, l’autre place forte dans l’empire vidéoludique de la famille Guillemot.
Cette dernière a pris des mesures face à l’appétit de Vivendi, qui détient 22,8 % d’Ubisoft au dernier pointage (pour 20,2 % des droits de vote). Elle a notamment obtenu, via sa société Guillemot Brothers SE établie à Londres, l’engagement d’une banque pour l’aider à financer l’acquisition d’un bloc représentant jusqu’à 3,5 % du capital.
Du côté de Vivendi, on ne manifeste toujours pas officiellement l’intention de déposer une offre publique en vue d’une prise de contrôle. La maison mère de Canal+ affirme toutefois son ambition d’établir une « collaboration fructueuse ». Elle entend en outre « poursuivre ses achats en fonction des conditions du marché »… et faire entendre sa voix au conseil d’administration, au nom d’une « représentation cohérente avec sa position actionnariale ».
Crédit photo : page Facebook d’Ubisoft