Ubisoft : la famille Guillemot enclenche la riposte face à Vivendi
Pour contrer l’ascension de Vivendi dans Ubisoft, la famille fondatrice envisage d’acquérir un bloc d’actions représentant jusqu’à 3,5 % du capital.
L’heure de la contre-attaque a sonné pour les Guillemot.
La famille fondatrice d’Ubisoft prend des mesures face à l’irrésistible ascension de Vivendi au capital du studio de jeux vidéo qui exploite des licences à succès comme « Assassin’s Creed » et « Lapins Crétins ».
Elle annonce avoir trouvé, via la société Guillemot Brothers SE établie à Londres, un accord avec une banque pour financer l’acquisition d’un maximum de 4 000 008 actions, soit une participation d’environ 3,5 %.
La banque en question, dont l’identité n’est pas dévoilée, financera l’opération et sa couverture pour une durée de deux ans, en échange de quoi lui sera consentie une promesse de ventes sur les titres concernés.
Cette promesse pourra être exercée à l’échéance de l’emprunt. Elle sera dénouable soit en titres, soit en numéraires, au choix de Guillemot Brothers SE.
Les actions objet de l’acquisition seront, aux termes de l’accord, « nanties au profit de la banque, qui pourra les emprunter auprès de Guillemot Brothers SE selon certaines conditions prévues par le contrat ».
Au dernier pointage, la famille fondatrice d’Ubisoft détient 9 % du capital et 15 % des droits de vote. Vivendi en est respectivement à 22,8 % et 20,2 % depuis le 14 juillet, d’après une déclaration de franchissement de seuil communiquée à l’Autorité des marchés financiers.
La montée en puissance est progressive, mais le spectre d’une OPA se dessine. C’est ce qui s’est passé au printemps avec l’autre place forte de l’empire vidéoludique des Guillemot : Gameloft*.
Il y a quelques semaines, lors de la présentation de ses résultats financiers pour le 2e trimestre, Ubisoft a témoigné « toute sa confiance » aux actionnaires face aux velléités de Vivendi, qui veut faire entendre sa voix au conseil d’administration, au nom d’une « représentation cohérente avec sa position actionnariale ».
Les frères Yves et Michel Guillemot s’y opposent, soutenant que le groupe de Vincent Bolloré n’est pas parvenu à démontrer les économies de fonctionnement qu’entraînerait un rapprochement des deux sociétés.
* Guillemot Brothers SE avait tenté de « prendre les mesures nécessaires pour éviter une prise de contrôle rampante par des personnes qui pourraient remettre en cause la stratégie et la vocation mondiale de Gameloft SE au détriment de l’intérêt de la société et de tous ses actionnaires ». En vain.