Ubuntu sur tablette : une philosophie de convergence
La première tablette livrée avec Ubuntu sera une déclinaison de l’Aquaris M10 actuellement vendue sous Android par l’Espagnol BQ. Le maître mot : convergence.
Rendez-vous est pris pour le mois de mars et le lancement de la première tablette Ubuntu du marché.
Sans grande surprise, elle sera proposée par l’Espagnol BQ, qui compte déjà dans son catalogue deux smartphones (E4.5 et E5) livrés avec l’OS libre dont la société Canonical assure la certification et le support technique.
Le produit en soi n’est pas nouveau si on s’arrête à la base hardware : il s’agit en fait d’une déclinaison de l’Aquaris M10, actuellement disponible sous Android à partir de 249,90 euros TTC.
On retrouve l’écran 10,1 pouces (1920 x 1200 pixels) avec, sous le capot, une puce MediaTek MT8163A (4 coeurs ARM Cortex-A53 à 1,5 GHz ; GPU Mali-T720 MP2 à 600 MHz), 2 Go de RAM et 16 Go de mémoire flash (extensible par microSD).
Le format est comparable à celui de l’iPad Air de première génération (2014) : 24,6 x 17,1 x 0,8 cm, pour 470 g. Pour le reste, on trouve un GPS, le Bluetooth 4.0, le Wi-Fi 802.11n, une sortie micro-HDMI, des capteurs d’images de 5 et 8 mégapixels, une batterie de 7 280 mAh (11 heures d’autonomie annoncées ; 9 h en vidéo), ainsi que deux haut-parleurs en façade.
Pour Canonical, c’est au niveau logiciel que le produit doit se distinguer.
On décèle, dans les propos de l’éditeur basé à Londres, des points communs avec le discours tenu par Microsoft autour de la fonction Continuum associée à Windows 10 : une seule plate-forme, une seule logithèque… et une interface qui s’adapte aux conditions d’utilisation.
Ce principe de « convergence », Canonical le mettait déjà en avant à l’été 2013 dans le cadre d’une campagne de crowdfunding sur Indiegogo, pour financer un « smartphone-PC » qui serait doté d’un processeur multicœur à 2,4 GHz, de 4 Go de RAM et de 128 Go pour le stockage.
L’objectif de 32 millions de dollars n’avait pas été atteint (le compteur s’était arrêté à un peu moins de 13 millions), mais le ton était donné : un clavier, une souris, éventuellement un moniteur, et le smartphone devient un ordinateur.
Avec l’Aquaris M10, le concept est appliqué à l’univers des tablettes. Quelques logiciels seront livrés de série, notamment Firefox, LibreOffice, GIMP et Gedit.
Canonical précise mettre à disposition des développeurs des outils qui facilitent la conception d’applications en mode « responsive » (qui s’adaptent à la taille de l’écran). L’Aquaris M10 Ubuntu Edition sera effectivement équipée non pas de la version desktop, mais de la version mobile du système d’exploitation, avec sa place de marché d’applications dédiées.
Crédit photo : Canonical