VNUnet : L’IETF vient de reconnaître le protocole UDLR. Toutefois, cette standardisation n’est pas encore le sacre du satellite bidirectionnel…
Didier Tymen :Le retour des données par satellite est possible, notamment grâce au protocole DVB-RCS [Return Channel by Satellite, Ndlr]. Reste que cela coûte extrêmement cher, notamment pour des émissions en mode unicast. Cela est donc réservé à quelques entreprises. La grande nouveauté avec UDLR [Unidirectional Link Routing, Ndlr], c’est qu’il permet véritablement l’intégration du satellite au sein du protocole IP. C’est-à-dire que la solution, développée par INRIA et achetée par UDcast, supporte l’ensemble des applications quels que soient leurs standards Internet (IP, TCP…) sans avoir à paramétrer les logiciels de communication et les applicatifs de l’entreprise. Par conséquent, la connexion devient bidirectionnelle dans le sens où elle utilise le satellite en phase descendante et des liaisons terrestres pour le retour.VNUnet : UDLR facilite donc l’installation d’une connexion satellite en ne modifiant que légèrement les infrastructure existantes, mais quel est l’intérêt d’une connexion hybride ?
Didier Tymen :Le satellite a de nombreux avantages que ne possèdent pas les autres types de connexion comme l’ADSL, la LS ou la BLR… Tout d’abord, c’est un formidable outil pour le multicast. Une même donnée peut être émise du satellite vers plusieurs points qu’ils soient 10, 100 ou plusieurs milliers. C’est donc extrêmement avantageux lorsqu’une maison mère communique régulièrement avec ses sites déployés sur toute la France ou à travers l’Europe. Il faut savoir qu’un satellite couvre à lui tout seul un continent entier. Cette
connexion multicast revient donc moins cher que s’il fallait doter tous les sites de connexions haut débit pour les relier à la maison mère. Via le satellite, une bande passante de 1 Mbit/s ne coûte qu’environ 1 million de francs par an. Autant dire que pour une société comme Intermarché qui possède 3 300 magasins, le prix de la connexion haut débit revient alors, pour chaque site, à un prix que l’ADSL, les LS ou la BLR ne peuvent concurrencer. Par ailleurs, le satellite permet des débits de 40 Mbits/s à tout moment de la journée et sur n’importe quel lieu. La position géographique reste toujours un sérieux handicap pour le haut débit. Et il y aura toujours des zones où les liaisons terrestres seront absentes. Ce qui n’est pas le cas pour le satellite.
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