Un accès Internet à 60 Mbit/s, la téléphonie illimitée vers 100 pays (France incluse) et un bouquet de 50 chaînes de télévision dont les 18 canaux de la TNT. L’ensemble pour 29,90 euros par mois pendant un an (dont avec les deux premiers mois gratuits). Ensuite, le tarif mensuel passe à 34,90 euros TTC. L’abonnement téléphonique étant compris.
L’opérateur parisien Erenis présente son offre de rentrée ultra haut débit couplant fibre optique et VDSL. Celle-ci sonne comme une réponse à l’offensive de Free qui a présenté en début de semaine sa stratégie pour investir le marché de la fibre optique à domicile (voir édition du 11 septembre 2006).
Un pur hasard de calendrier, rétorque Erenis. « Notre nouvelle offre est commercialisée depuis la dernière semaine d’août », justifie Daniel Caclin, qui a pris les fonctions de PDG d’Erenis depuis un mois et demi. « Nous attendions la mise à jour de notre site Web pour présenter l’offre officiellement ». Pour le dirigeant, l’annonce de Free « démontre que le marché de la fibre optique devient effervescent » et conforte Erenis dans sa stratégie.
Le très haut débit au coeur du sujet
Si l’annonce de Free a surpris nombre d’acteurs, elle ne remet pas en cause la stratégie d’Erenis. « Nous savions qu’Erenis ne resterait pas l’unique acteur sur le marché de la fibre optique », commente Daniel Caclin, » [l’arrivée de Free] confirme que le très haut débit n’est plus pour après-demain mais pour demain, voire pour maintenant, et Erenis est au coeur du sujet ».
Le dirigeant est d’autant plus confiant dans sa stratégie qu’il bénéficie d’une expérience que n’a pas encore la concurrence. « Nous savons aujourd’hui discuter avec les gestionnaires d’immeubles et disposons désormais d’une procédure rodée pour signer rapidement les conventions », explique le PDG, « nos concurrents vont devoir apprendre. »
Aujourd’hui, Erenis revendique 45 000 logements raccordés à travers 1 500 immeubles et 7 500 clients facturés. L’opérateur table sur une croissance de 2 000 clients par mois à travers un déploiement cadencé à 6 000 ou 7 000 prises par mois. Un rythme qui devrait évoluer vers les 10 000 raccordements mensuels d’ici la fin de l’année. « Nous maintenons nos objectifs d’atteindre le million de logements raccordables sur Paris et la périphérie proche pour 2010 « , soutient Daniel Caclin.
La majorité des abonnements en triple play
Face au réveil de Free et aux expérimentations localisées de France Télécom (voir édition du 17 janvier 2006), Erenis assure qu’il conserve une certaine avance tout en faisant évoluer son offre. Certes, on trouverait bien un autre concurrent sur son chemin du nom de CitéFibre (voir édition du 30 novembre 2005) mais les offres seraient deux fois plus chères que celles pratiquées par Erenis. C’est de bonne guerre…
« L’idée est de toujours offrir pour le même tarif », soutient le porte-parole d’Erenis. Pour preuve, l’opérateur offre un routeur Wi-Fi 802.11g D-Link pour toute inscription avant la fin du mois. Erenis n’en maintient pas moins la diversité des services avec un forfait téléphonique seul (à 25 euros mensuel) ou couplé à la télévision (29,90 euros). Néanmois, « plus des trois quarts des ventes se concentrent sur le triple play », concède Daniel Caclin.
Créée en 2002 avec un capital initial de 22,5 millions d’euros (voir édition du 6 février 2006) et récemment enrichi de 4 millions apportés par la Caisse des dépôts (voir édition du 22 juin 2006), Erenis a misé dès le départ sur la fibre optique pour offrir des services à ultra haut débit. L’entreprise a commencé à raccorder ses premiers clients dès mai 2003.
Le déploiement a été rapide grâce au choix de l’architecture réseau : la fibre est amenée jusqu’au pied de l’immeuble et s’appuie sur le câblage téléphonique en place pour couvrir les derniers mètres avec du VDSL.
Dérivé des technologies xDSL, le VDSL2 permettra d’atteindre des débits de l’ordre de 100 Mbit/s en réception pour 50 Mbit/s en émission. Ce qui laisse une large marge d’évolution à Erenis qui limite aujourd’hui son offre à 60 Mbit/s en réception pour 6 en émission. Peut-on parler de limite lorsque les offres ADSL actuelles plafonnent respectivement à 20 Mbit/s en émission et 1 Mbit/s en réception ? Tout est relatif.
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