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Un Amiga surgit hors de la nuit?

L’histoire de la micro-informatique ne manque pas de curiosités. Celle-ci entrera au choix au panthéon des exploits techniques, ou dans celui des plus beaux canulars. La société allemande Iwin Corp vient en effet d’annoncer le lancement en septembre prochain d’une gamme de micro-ordinateurs 100 % compatibles avec l’Amiga, le mémorable précurseur de l’informatique multimédia conçu par Commodore en 1985. Sous leurs boîtiers colorés, délibérément inspirés des nouveaux Power Mac G3 d’Apple, les machines d’Iwin affichent des caractéristiques à faire pâmer les encore nombreux afficionados de l’Amiga. Qu’on en juge : processeur Motorola M68060 à 50 MHz ou PPC 640 à 233 MHz, mémoire de 32 Mo extensibles à 512 Mo; disques durs de 4, 6, 8 ou 13 Go, carte graphique 3D, carte son 32 bits, connecteurs d’extension PCI, AGP, et Zorro III (propres à l’Amiga). Le tout revendiquant des performances de très haut niveau pour un tarif de l’ordre de 5000 F pour une configuration haut de gamme.

Où est le hic ? De fait, il n’y en a pas un, mais plusieurs. Tout d’abord, bien que les machines d’Iwin clament une compatibilité complète avec les différentes versions du système d’exploitation de l’Amiga (jusqu’au Kickstart 1.2, autant dire la préhistoire de l’ordinateur), aucun système n’est livré. L’utilisateur devra, explique Iwin, s’en procurer un par ses propres moyens. L’autre hic, c’est qu’Amiga Inc., division du constructeur de PC Gateway et très officiel détenteur de la marque Amiga, affirme n’avoir jamais entendu parler de cette société Iwin, et met fortement en doute sa capacité à réaliser un compatible Amiga sans enfreindre nombre de brevets technologiques associés à l’architecture de la machine. Comme Amiga Inc. prépare de son côté un Amiga « Nouvelle Génération » (nouveau processeur, nouveau système d’exploitation basé sur Linux, etc.), on comprend qu’elle voit d’un oeil pour le moins sceptique ce trouble-fête venir semer la confusion parmi les fans de la marque.

Le dernier hic, et pas le moindre, est qu’Amiga Inc. n’est pas le seul à n’avoir jamais entendu parler d’Iwin. Cette mystérieuse société, qui affirme avoir son siège social aux Etats-Unis, dans le Delaware, semble habiter une adresse inconnue, où le téléphone ne serait pas encore installé? Pas plus d’information de la part de ses bureaux en Allemagne et en Autriche, où c’est le serveur de mails qui semble encore en cours d’installation. Les principaux moteurs de recherche du Web ne trouvent nulle trace, ni de la société, ni des nombreux produits qu’elle affirme avoir développé, et dont son propre site se fait largement l’écho : serveurs, produits de communication, logiciels bureautiques (un traitement de texte PC et Mac baptisé iText par exemple), système d’exploitation (un certain PowerSE).

Bref, il ne reste plus aux passionnés de l’Amiga qu’à attendre que ces belles machines promises, après avoir surgi hors de la nuit, se décident à sortir de l’ombre.

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