Un collectif pour sauver Iridium

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Un groupement d’internautes américains souhaite rassembler des fonds pour sauver de la destruction les satellites du réseau de téléphonie Iridium. Dans le même temps, son concurrent GlobalStar revoit ses prévisions à la baisse, tant en terme de chiffre d’affaires que de clients.

Trois internautes new yorkais, professionnels des réseaux, veulent mobiliser la communauté informatique pour sauver les satellites du réseau de téléphonie global Iridium. En faillite, l’opérateur est sous le coup d’un dépôt de bilan et ses satellites sont normalement voués à la destruction (voir édition du 20 mars 2000). Mais les trois compères ne veulent pas se résoudre à cette fin tragique. Ils souhaitent racheter les actifs d’Iridium pour en faire un réseau collectif permettant d’accéder à Internet à haut débit partout dans le monde. Une idée qui semble pour le moins saugrenue quand on connaît les débits plutôt limités permis par ce réseau. Pour ce faire, il doivent rassembler à peu près 650 millions de dollars (un peu moins de 4,5 milliards de francs), rien que pour la première année d’exploitation. Leur idée est toute simple : lancer une grande souscription publique auprès des internautes. Pour arriver à sauver Iridium, il leur faut convaincre 3 millions de personnes de verser chacun environ 50 dollars (300 francs). Si ça vous tente…

De son côté, Globalstar, qui aurait du se réjouir de la débandade de son concurrent Iridium, a aussi du plomb dans l’aile. Les objectifs de chiffre d’affaires pour l’année 2000 ont ainsi été ramenés de 5,1 millions de dollars à 700 000 dollars. De plus, les nouveaux clients n’ont pas l’air de se presser pour s’équiper. L’implantation des succursales commerciales est toujours aussi lente et, géographiquement, pour le moment, Globalstar n’est pas en mesure d’assurer des communications partout dans le monde, tous les satellites n’étant pas encore en orbite.

Au final, on peut se demander à qui peut bien s’adresser ce type de réseau. En effet, si les industriels se sont gaussés des sceptiques, il y a deux ans, au lancement d’Iridium, force est de constater qu’ils étaient quand même plus dans le vrai que les opérateurs, qui fondent leur équilibre économique sur des clients voulant bien payer 20 ou 30 francs la minute de communication. Malgré des actions publicitaires marquantes, comme la fourniture de téléphones aux réfugiés Kosovar, Iridium comme Globalstar n’ont pas vraiment réussi à trouver leur public. En effet, a part des navigateurs solitaires ou des explorateurs, qui a vraiment besoin de téléphoner en plein Pacifique sud ou au beau milieu du désert de Gobi ?

Pour en savoir plus :

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