Un groupe R&D européen cherche à concilier e-business et entreprises
Le projet TrustCom vise à monter une plate-forme collaborative pour favoriser les échanges et les transactions professionnels en toute confiance.
Un groupe de chercheurs européens a dévoilé ses plans de développement d’une technologie capable d’aider les entreprises à instaurer un climat de confiance et à améliorer les relations dans le monde virtuel.
Fondé par le programme de recherches ITS (Information Society Technologies) de l’Union Européenne, le projet TrustCoM vise à instaurer un climat de confiance entre les différentes organisations en ligne et à garantir la sécurité des transactions numériques et des processus de commerce électronique.
Basé sur des outils open source pour des architectures orientés service et sur un framework en environnement distribué, le projet s’attelle aux problèmes de confiance, de sécurité et de gestion des contrats qui nuisent au développement d’organisations virtuelles dynamiques.
« Il est difficile de convaincre les entreprises à propos des avantages du projet, qui sont supérieurs aux coûts. Ce projet les aidera à s’exposer sur le Web plus sereinement. », a déclaré Santi Ristol, coordinateur de TrustCoM et directeur de la division Innovation chez Atos Origin.
Santi Ristol ajoute que les participants doivent au moins offrir aux autres une visibilité sur leurs processus commerciaux internes et que cette condition est indispensable au bon fonctionnement de toute organisation virtuelle.
La transparence sur les opérations internes et sur les données confidentielles est certes moins difficile avec des partenariats établis depuis longtemps, concède-t-il. A l’inverse, cela devient un problème majeur dans le cas de nouveaux partenariats, de collaborations renforcées ou d’associations ponctuelles, parfois même le temps d’une seule transaction.
« Avec TrustCoM, nous développons la technologie nécessaire pour introduire des relations de confiance dans les transactions commerciales en ligne. » , a déclaré Santi Ristol. « Si nous parvenons à démontrer aux entreprises l’existence et le fonctionnement de cette technologie, alors nous aurons vaincu certaines de leurs inquiétudes. »
La technologie de TrustCoM est née de la flexibilité des architectures orientées services utilisées comme base de développement logiciel. Les outils développés par le projet couvrent la qualification des entreprises afin de sélectionner les partenaires et fournisseurs adéquats. Ils incluent un système d’alimentation en information et de supervision des relations contractuelles et établit les critères définissant le rôle de chaque participant de la chaîne commerciale.
TrustCoM permettra en outre d’identifier les partenaires qui manquent à leurs obligations. Le projet s’inscrit dans un cadre suffisamment souple pour s’adapter à la nouvelle configuration de l’organisation virtuelle, avec l’ajout de nouveaux membres ou l’exclusion de participants. Il offrira aux participants un cadre sécurisant, notamment en veillant sur le fait que les partenaires aient la possibilité de partager uniquement les processus et les données dont ils ont besoin, ni plus ni moins.
« Il n’y a pour l’heure aucune culture collaborative en ligne. », déplore Santi Ristol. « Pour favoriser le développement d’une telle culture et encourager les relations de confiance entre les entreprises dans le domaine numérique, nous avons besoin d’exemples concrets d’organisations virtuelles qui fonctionnent bien et permettent à leurs participants de réaliser des bénéfices sans les exposer à des risques de sécurité indus. » Il faut que quelqu’un ouvre la voie et relève ce défi pour créer ce que santi Ristol décrit comme un « paradoxe de l’oeuf et de la poule ».
Le déploiement du socle de TrustCoM interviendra dans le courant de l’année et se décomposera en deux périodes d’essais. Le groupe d’innovation espère que ces démonstrations prouveront qu’il est possible de bâtir des relations commerciales en ligne sûres et basées sur la confiance.
L’un de ces essais consistera à confier le framework prototype et les outils de TrustCoM au constructeur aéronautique BAE Systems et à ses fournisseurs de composants afin de gérer et automatiser les processus de la chaîne d’approvisionnement. Le second essai consistera en la mise en oeuvre de la technologie dans le but de consolider les services Internet destinés aux utilisateurs mobiles dans le domaine de l’e-learning.
Ristol fait remarquer toutefois « qu’il reste encore du chemin à parcourir » pour que la technologie atteigne la maturité suffisante pour favoriser son déploiement à grande échelle, dans la mesure où il reste encore à traiter les aspects économiques et légaux couverts par le projet.
« Les entreprises doivent entièrement repenser leurs modèles économiques traditionnels si elles souhaitent tirer parti des avantages offerts par les organisations virtuelles. », insiste-t-il. « Les problèmes d’ordre juridique doivent également être résolus, surtout lorsque lon sait que la législation couvre largement les contrats papiers au détriment du format numérique. »
Ristol est convaincu que les partenaires technologiques du projet, qui comptent dans leurs rangs des acteurs comme Microsoft, IBM ou SAP, utiliseront certaines composantes TrustCoM plutôt que l’ensemble de l’environnement afin d’améliorer leurs outils existants et même de développer de nouveaux logiciels.
L’ensemble de ces outils seront disponibles en ligne avant la fin de l’année, probablement sur SourceForge.net, et seront placés sous licence open source.
Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 5 juillet 2006