Un juge hollandais ordonne la fermeture de KaZaA

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Saisi par la branche hollandaise de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI), un juge néerlandais vient d’ordonner à KaZaA de fermer d’ici deux semaines. Celui qui caracole en tête des successeurs de Napster (avec Groskter et MusicCity/Morpheus) risque plus de 45 000 euros d’amende par jour. Mais comment stopper un réseau sans serveur central ? Les interrogations demeurent.

Après les associations américaines représentant l’industrie du disque, du cinéma et des éditeurs de musique, c’est au tour d’un juge hollandais de s’attaquer à FastTrack. Plus précisément à KaZaA, un logiciel de partage de fichiers sur Internet en peer-to-peer (P2P) utilisant la technologie de FastTrack, tout comme Groskter et MusicCity/Morpheus (le PDG de KaZaA est l’un des fondateurs de FastTrack) . Le magistrat fait suite à une plainte déposée par la Buma/Stemra, société de droits d’auteur, branche hollandaise de la Fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI). Après la plainte déposée par la RIAA et la MPAA, la Buma/Stemra avait brutalement cessé les discussions avec KaZaA en vue de l’attribution d’une licence légale au système d’échange. KaZaA avait alors contre-attaqué en engageant une procédure antitrust contre la Buma/Stemra. La société d’auteurs vient d’obtenir un jugement en sa faveur, le juge R. Orobio de Castro a en effet estimé que KaZaA violait la loi en permettant à ses utilisateurs de s’échanger des fichiers audio. Il laisse deux semaines à KaZaa pour empêcher la circulation d’oeuvres protégées par le droit d’auteur. Si KaZaA n’y parvient pas, il devra fermer sous peine de devoir payer 100 000 florins (environ 45 375 euros) par jour, avec un plafond de 2 millions de florins (environ 907 550 euros).

Peut-on stopper le vrai peer-to-peer ? « Notre logiciel ne peut pas disparaître, il est déjà distribué », réagit Christiaan Alberdingk Thijm, l’avocat de KaZaA interrogé par PC World. « Et à la minute où nous fermerons notre site, des miroirs apparaîtront », estime-t-il. Contrairement à Napster, le réseau de KaZaA ne repose pas sur l’utilisation de serveurs centraux, ce sont ses utilisateurs qui relaient les informations directement. D’où la difficulté de le fermer. « Nous ne savons pas quoi faire », reprend Christiaan Alberdingk Thijm. « Devrions-nous faire du porte-à-porte et demander aux gens d’arrêter d’utiliser le logiciel ? Devrions-nous poster un message sur notre site Web ? Quoi que nous fassions, cela mènera toujours à un nouveau conflit avec la Buma/Stemra. » La question semble réeelement insoluble. KaZaA envisagerait de faire appel.

D’après les derniers chiffres de l’institut d’études Webnoize, les logiciels employant la technologie de FastTrack auraient permis l’échange de pas moins de 1,81 milliard de fichiers durant le mois d’octobre, contre 1,51 en septembre. Webnoize évalue le nombre moyen d’utilisateurs simultanés de KaZaA à 500 000.