Un logiciel pour prévenir le crime
Des chercheurs britanniques testent un système capable de détecter tout comportement anormal d’un individu. Objectif: prévenir les agressions, délits et suicides.
Le magazine scientifique New Scientist consacre cette semaine un long article à l’analyse informatique des comportements. Il détaille notamment les travaux de Steve Maybank, à l’université de Reading, et David Hoggs (université de Leeds), deux chercheurs qui tentent de mettre au point un système de détection des comportements inhabituels. Il pourrait permettre de prévenir les attentats, les agressions ou les tentatives de suicide.Les chercheurs ont observé que les comportements dans les parkings sont analogues d’un individu à l’autre. Par contre, celui d’une personne s’apprêtant à voler une voiture recèle des caractéristiques très différentes. A partir de l’analyse d’images prises par les caméras de surveillance, le logiciel peut à partir du comportement « inhabituel » signaler aux agents de protection qu’un délit est en préparation. Après le délit de sale gueule, place au délit de sale geste.Les chercheurs britanniques sont décidément très en pointe sur l’analyse des images de caméras de surveillance. D’autres études menées dans le métro londonien tentent de déterminer le degré de compacité de la foule sur les quais pour améliorer la régulation du trafic et de repérer des comportements étranges comme celui de candidats au suicide.Reste une question, que New Scientist ne manque pas de poser. Qui décide de ce qui est un comportement normal ou anormal? Que serait une société truffée de caméras de surveillance dont les logiciels filtreraient les comportements suivant une grille de normalité définie par quelques uns au nom de tous? « La poussée vers le conformisme serait extraordinaire », s’inquiète Simon Davies, responsable de Privacy International, une organisation de défense des droits de l’homme, interrogé par l’hebdomadaire britannique. Qu’on le veuille ou non, les travaux vont bon train, et les militaires n’hésitent pas à financer ces recherches inquiétantes.L’article de New Scientist