Un nouveau logiciel caché dans Kazaa
Altnet n’est pas le seul logiciel greffé à Kazaa. Le logiciel d’échange de fichiers renfermerait également l’application de New.net qui permet aux navigateurs de reconnaître les noms de domaine alternatifs non validés par l’Icann. New.net se défend, bien tard, de complicité. Et Kazaa s’enfonce dans des méthodes de moins en moins respectables.
On savait que Kazaa est un vilain cachottier mais on ignorait à quel point. Après avoir reconnu la présence cachée d’Altnet, une autre application de peer-to-peer développée par Brilliant Digital Entertainment (BDE) (voir édition du 3 avril 2002), Kazaa cacherait encore un logiciel non déclaré. Selon notre confrère ZDNet Australie, un nouveau programme développé par New.net (société d’enregistrement de noms de domaine alternatifs non gérés par l’Icann, voir édition du 4 septembre 2001), est installé en même temps que Kazaa. Ce logiciel permet au navigateur de reconnaître les noms de domaine non validés par l’Icann comme les .arts, .famille, .video, .xxx, etc., en se connectant au serveur de New.net qui les redirige ensuite vers le site recherché.
Que New.net base son activité commerciale sur des pratiques à la marge du « règlement » érigé par l’Icann, ça le regarde. Qu’il propose un logiciel pour rendre les navigateurs compatibles avec sa technologie paraît logique. Mais qu’il impose cette technologie à l’insu des utilisateurs relève, une fois encore, de l’abus de confiance. Sauf que les responsables de New.net se défendent d’avoir voulu se cacher. « Dans une optique de bonne pratique commerciale, nous avons demandé à nos partenaires d’indiquer que le logiciel est greffé à celui qu’ils téléchargent », justifie David Hernand, le PDG de la société, auprès de ZDNet, « depuis le début, nous avons été très clairs sur l’obligation de dire la vérité pour que les utilisateurs sachent qu’ils téléchargent notre logiciel en même temps que le leur ». Seulement Kazaa ne tient pas ses engagements. Et rend de ce fait New.net complice de ses méthodes de moins en moins avouables.
iMesh, BearShare et Grokster également fautifs
D’autant que l’application de New.net génère des problèmes techniques. Nombre d’utilisateurs australiens se sont plaints de ne plus pouvoir accéder à leur messagerie après avoir installé Kazaa. Un problème lié à un bogue corrigé dans la nouvelle version, selon New.net. Mais comment l’utilisateur peut-il savoir qu’il doit mettre à jour un logiciel dont il ignore la présence sur sa machine ? La technologie de New.net est également distribuée avec iMesh, BearShare et Grokster. Pas plus que Kazaa, ils ne précisent quelque part la présence de New.net, en tout cas pas de façon claire. En théorie, ils devraient donc disparaître des serveurs de Download.com qui a supprimé Kazaa pour ces mêmes raisons (voir édition du 10 avril 2002). Cette affaire remet une nouvelle fois en cause la confiance accordée aux logiciels commerciaux distribués gratuitement.