Un pôle de compétitivité pour les logiciels libres pourrait émerger
Le Minefi veut faire de l’Île-de-France le centre européen du logiciel libre.
Selon des promoteurs de services professionnels open source comme l’ASS2L, c’est
une aubaine.
La France sera-t-elle le fer de lance de l’industrie des logiciels libres? Telle est en tout cas l’ambition du ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie qui, à travers son ministre Thierry Breton, a proposé l’élaboration d’un pôle de compétitivité dédié pour les logiciels libres. L’idée a en tout cas été reprise dans le cadre du rapport sur l’économie de l’immatériel de la commission « Levy-Jouyet » (Maurice Levy, président du groupe Publicis et Jean-Pierre Jouyet, chef du service de l’Inspection générale des Finances) remis lundi 4 décembre au ministre.
Ce rapport préconise notamment de « faire de l’Île-de-France le poumon scientifique, académique et économique du Logiciel Libre en Europe, et devenir une référence mondiale pour la recherche, le développement et l’édition de Logiciels Libres ». Pas moins. Un projet ambitieux qui passe notamment par le développements de liens fort entre les différents acteurs du libre, de la grande entreprise à l’association en passant par les université et les communautés.
Le projet a donc nécessité une participation active de « l’écosystème » du libre en France et qui se rassemble aujourd’hui derrière un « bureau provisoire » dirigé par Roberto Di Cosmo, professeur à Paris VII, ardent défenseur des logiciels libres (et particulièrement de Linux) qui s’était associé au journaliste Dominique Nora pour publier l’ouvrage Le Hold-up planétaire : la face cachée de Microsoft plutôt critique vis-à-vis de l’éditeur de Redmont.
40 000 emplois créés
Ce bureau compte également Alexandre Zapolsky, PDG de Linagora et président de l’ASS2L (association des sociétés de services en logiciels libres), en qualité de vice-président, François Bancilhon, PDG de Mandriva et Stéfane Fermigier, PDG de Nuxeo. Autant de chef d’entreprises dont les activités se développent à partir de l’industrie du logiciel libre. Ce bureau aura la charge de remettre le dossier final à la Direction générale des entreprises au ministère de l’Industrie. Le dépôt du dossier devrait intervenir dans les jours qui viennent pour une labellisation qui pourrait être annoncée pour le salon Solutions Linux 2007, le 30 janvier prochain.
L’initiative du gouvernement est notamment animée par le potentiel économique de l’industrie du libre dont les perspectives de croissance sont évaluées à plus de 40 % par an. Selon le cabinet Gartner, ce marché représentera, en 2009, 88 milliards de d’euros soit près de 20 % du marché mondial des licences et services. La France est concernée par un marché compris entre 2 et 8 milliards d’euros. Ce qui permettrait de créer ou sauvegarder 40 000 emplois dans le secteur rien qu’en Île-de-France.