Un quatrième opérateur n’apportera pas plus d’innovation, estime SFR

Mobilité

Dans un entretien au Figaro, Frank Esser, président de SFR, revient sur la quatrième licence et les avancées sur le marché de la fibre.

Dans une interview accordée au Figaro, Frank Esser, président de SFR, affirme qu’il préfère une alternative à l’attribution d’une quatrième licence 3G.

« Il serait plus judicieux d’attribuer aux opérateurs en place ces fréquences dont ils ont tant besoin, notamment pour faire face à l’essor considérable d’Internet mobile », explique-t-il. « Quant à la concurrence, elle existe, et SFR est prêt à la stimuler encore plus en accordant de nouvelles concessions aux opérateurs mobiles virtuels (MVNO) », explique-t-il.

Toujours selon les propos du président de SFR, « un quatrième opérateur, s’il a une couverture nationale, ne fera pas baisser les prix, qui sont déjà parmi les plus bas d’Europe. Il n’apportera pas plus d’innovation, la France étant déjà en pointe. »

Le lancement d’un appel à candidature dans ce sens est pourtant annoncé en début d’année prochaine. Mais La Tribune a même fait état d’une note interne entre Matignon et l’Elysée : le gouvernement, favorable à l’attribution de cette quatrième licence, pourrait avancer le calendrier. La procédure pourrait être initiée dès décembre.

L’arrivée d’un quatrième opérateur a vocation à dynamiser la concurrence sur un marché de la téléphonie mobile français jugé acquis à un trio d’opérateurs : Orange, SFR et Bouygues Telecom.

Les baisses de tarifs imposées par l’Arcep font perdre de l’argent à l’opérateur

Le chiffre d’affaires de SFR pour les neuf premiers mois de 2008 s’élève à 8,4 milliards d’euros, en hausse de 26,7 % par rapport à la même période en 2007 (en tenant compte de l’intégration de Neuf Cegetel depuis avril
2008 et des activités fixes et ADSL de Tele2 France depuis juillet 2007).

Dans ses résultats financiers l’opérateur insiste sur le fait que cette progression aurait été de 4,5% sans l’intervention de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) qui a imposé une baisse de 13% au premier janvier 2008 pour les terminaisons d’appels vers les mobiles.

« Sur les deux prochaines années, cette décision nous fera perdre près d’un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires », affirme Franck Esser, toujours cité par Le Figaro. L’Arcep envisage déjà d’imposer de nouvelles baisses aux opérateurs en 2009 et 2010.

Le choix de Free dans la fibre : « théoriquement idéale mais économiquement inefficace »

Fin juin 2008, l’opérateur comptabilisait 3,767 millions de clients ADSL. Trois mois plus tard, il n’en recense plus que 3,730 millions soit 37 000 de moins.

L’opérateur précise toutefois que 55 000 nouveaux clients attendent encore l’activation de leur ligne ce qui ramène la différence d’abonné haut débit à 18 000 en plus par rapport à fin juin. A titre de comparaison, dans le même laps de temps, Orange et Free ont respectivement attiré 240 000 et 141 000 nouveaux clients.

Free justement, qui marque son désaccord avec les autres opérateurs sur le déploiement de la fibre optique, inspire un commentaire au président de SFR. « SFR s’est mis d’accord avec Orange pour lancer des tests. Numericable souhaite nous rejoindre. C’est Free qui fait de la résistance, en exigeant une solution multifibre théoriquement idéale mais économiquement inefficace », conclut Frank Esser.