Scotché pendant des heures devant la télé sur laquelle les balles rebondissent avec force contre des murs ? Roland Garros ? Non, MO5 ! Comment ? Vous ne connaissez pas le MO5 ? Mais enfin, cet ordinateur développé par Thomson dans les années 80 ! Le MO5 est un successeur du TO7, ce petit bijou issu du « Plan informatique pour tous », lancé en 1985 par Laurent Fabius, pour lâcher l’industrie informatique française sur les traces des constructeurs américains ! Un fabuleux raté qui a toutefois fait s’engouffrer quelques milliards dans des matériels particulièrement bien pensés, mais en décalage par rapport au marché qui s’orientait rapidement vers la compatibilité PC. Tous les anciens élèves de l’école républicaine qui ont aujourd’hui dans les 30 ans connaissent les touches en gomme d’un marron douteux du MO5, son emplacement pour cartouches, son stylo lumineux, sa prise péritel, et son impayable effet pieuvre quand on y branche tous les périphériques ! Pour les plus jeunes, vous l’aurez compris, il s’agit de l’un de ces ancêtres de l’informatique moderne. Pour les plus vieux, vous vous rappellerez sans doute que si le plan de Fabius n’a pas donné grand-chose en termes d’informatisation, si ce n’est la disparition de Goupil et l’abandon de Thomson, il a véritablement lancé l’industrie logicielle française, aujourd’hui première dans les jeux, et a permis de diffuser la culture du clavier et de l’écran au delà de la boulangère d’Aubervilliers…
Ordinateurs et consoles d’antan
Et bien il est vivant, le MO5 ! Carbonisé, certes, mais vivant. Il est même possible de le faire tourner sur Mac OS X avec tout un pack de jeux ! Imaginez donc plusieurs Mac faisant tourner cet émulateur : le retour du nanoréseau ? Et ce n’est pas le seul émulateur. Richard Banister, un ingénieur en informatique irlandais, en a peaufiné toute une série, de ces vieilles machines que vous avez remisées au garage ou données à une fondation, comme l’Atari 5200, la Megadrive de Sega, ainsi que quelques machines de bars : trois consoles produites par Sega reposant sur le processeur V60 de NEC ! Mieux encore, comment émuler un Mac sur un Mac : Banister l’a fait, en faisant tourner un Mac Plus. La raison de cette émulation ? Il la donne sans complexe : « Essayez donc de faire tourner toutes ces vieilles applications classiques, comme Dark Castle, Beyond Dark Castle, The Fools Errand, etc., sur un Mac n’ayant pas de moniteur neuf pouces. Ils ne fonctionnent pas. »
Mais les travaux pour retrouver les balbutiements des ancêtres des machines actuelles ne s’arrêtent pas là, puisque dans Classic, on peut aussi faire fonctionner un Amstrad CPC (464, 664, 6128, 464 Plus et 6128 Plus !), la Gameboy de Nintendo, le Commodore 64 ou bien encore l’Oric 1 et l’Oric Atmos ! Des noms qui feront frissonner les papys de l’informatique, et des émulateurs qui permettront de découvrir ou de redécouvrir des jeux simples, qui ont eu un grand impact. Si les grandes maisons d’édition de logiciels ne se mettent pas à Mac OS X, il y aura de quoi se consoler avec un bon vieux Bomberman ou un Commando en 16 couleurs… L’interface Aqua devrait pouvoir le supporter ! Reste à savoir où brancher les lecteurs de cartouche ou le stylo optique. Il faudra penser à mettre une petite dérivation…
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