Un utilisateur de Twitter entre en guerre contre la « censure » des tabloïds britanniques

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La pratique de la « super injonction », censée protéger la vie privée, est vivement contestée sur la Toile au Royaume-Uni.

Sous le pseudonyme « Billy Jones« , un utilisateur de Twitter, plate-forme de micro-blogging, a provoqué une polémique ce week-end en publiant sur le compte @InjuctionSuper une liste de célébrités britanniques censées utiliser des « super injonctions« . La discussion est encore vive sur le réseau social, sous le hashtag #superinjonction

Au Royaume-Uni, les injonctions sont délivrées par un juge et permettent à leurs bénéficiaires d’empêcher la presse de publier leurs informations personnelles.

Elles sont utilisées par les footballeurs et les célébrités pour empêcher les tabloïds anglais de publier informations compromettantes et rumeurs sur leur compte.

Surtout, une quarantaine de « super injonction » serait chaque année accordée par les juges. Il est interdit aux médias d’en faire mention.

Ce qui pousse certains journalistes et hommes politiques à dénoncer cette pratique considérée comme une entrave à la liberté de la presse.

D’autant que leur utilité est toute relative, ces informations circulant maintenant librement sur Internet.

EWeekEurope cite la députée britannique Louise Bagshawe qui a qualifié de « protestation citoyenne » la publication des noms sur Twitter.

Elle ajoute que « si vous avez une de ces injonctions, vous vous retrouverez probablement encore plus exposé à des publications sur Internet, et l’intérêt de la presse pour vous durera beaucoup plus longtemps. »

Le compte @InjuctionSuper a depuis été fermé. Mais la liste des noms publiés continue de circuler sur la Toile, bien que leur authenticité soit mise en doute.

Plusieurs personnes citées ont ainsi démenti bénéficier de cet instrument judiciaire.

Par exemple, Jemima Khan, ambassadrice du Royaume-Uni pour l’Unicef et ancienne amie de Lady-Di dont le nom était cité, a démenti sur son propre compte Twitter avoir utilisé une « super injonction ».

« Ce n’est pas vrai « , explique-t-elle dans un premier tweet, ce qu’elle complète par : « Apparemment @InjunctionSuper a été créé par des étudiants voulant rigoler. Pas si drôle que ça quand on est marié. »

De son côté, Twitter explique dans un communiqué que l’entreprise ne peut pas lire tous les 55 millions de tweets publiés chaque jour, et qu’elle ne supprime que les spams et les messages illégaux.