La Commission européenne pourrait disposer de nouveaux alliés – et pas des moindres – dans le procès qu’elle mène contre Microsoft (voir notamment édition du 22 décembre 2004). Selon le Financial Times, le comité européen pour des systèmes interopérables (ECIS), un organisme qui compte notamment parmi ses membres des ténors de l’industrie informatique tels que IBM, Oracle, Nokia, RealNetworks et Red Hat, aurait en effet proposé à la Cour européenne de justice de lui apporter un soutien d’ordre technique et juridique dans cette affaire.
L’avocat de l’ECIS, Me Thomas Vinje, a confirmé que cette proposition, pour le moment restée sans réponse, avait été faite en toute discrétion en décembre dernier. Elle pourrait cependant être jugée irrecevable dans la mesure où la date limite d’enregistrement pour ce type d’intervention est désormais dépassée. L’ECIS aurait donc, selon l’AFP, demandé à la Cour de justice européenne d’accepter sa requête à titre exceptionnel.
Une liste de concessions « absurde »
La question de la mise à disposition d’un Windows XP sans son Media Player semblant désormais résolue (voir édition du 29 mars 2005), l’aide de ce comité pourrait porter sur la fourniture par Microsoft des informations nécessaires à l’interopérabilité des serveurs sous Windows. Il y a quelques jours, l’éditeur a fourni à la Commission une liste des concessions qu’il était prêt à faire à ce sujet, liste jugée « absurde » par les autorités européennes. Rappelons que Microsoft encourt une astreinte journalière pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars en cas de non-application des sanctions qui lui ont été infligées.
L’intervention de tierces parties – et notamment de concurrents – dans ses démêlés avec la justice européenne ne semble pas être du goût de Microsoft : l’éditeur n’avait ainsi pas hésité à verser à Novell et à la CCIA, alors plaignants dans cette affaire, des indemnités records (respectivement 536 et 20 millions de dollars) pour les convaincre de retirer leur plainte (voir édition du 24 novembre 2004). Mais dans le cas présent, on imagine mal des poids lourds comme IBM ou Oracle se laisser amadouer par des arguments financiers.
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