Une nouvelle vague de PME high-tech françaises prêtes à entrer en Bourse

Mobilité

Finie la tempête liée à la bulle Internet. Les projets d’introduction en Bourse sont légion.

Soixante sociétés sont entrées à la cote à la Bourse de Paris en 2005. Depuis le début d’année 2006, ce sont 34 entreprises supplémentaires qui ont déjà été introduites et quatre autres arrivées sont annoncées prochainement, affirme Antoine Leca, en charge des relations émetteurs d’Euronext, à l’occasion d’une table ronde organisée par Factobail, Oddo Corporate Finance et Syntec Informatique le 31 mai 2006 au Palais Brongniart.

Pourquoi cet engouement ? Dans le secteur des services informatiques et de l’édition logicielle, « 48% des entreprises ont été créées depuis 2000. [Ces] gazelles méritent d’être aidées », justifie Jean-Pierre Brulard, vice-président de Syntec Informatique. Le représentant de la chambre syndicale des SSII explique que ces entreprises technologiques de taille moyenne ont aujourd’hui deux possibilités : entrer en bourse ou faire appel à des capitaux-risqueurs.

Selon lui, ce sont 22% des gazelles qui veulent ainsi entrer en Bourse à l’heure actuelle. « On constate que les entreprises technologiques qui ont survécu à la tempête du début des années 2000 sont de plus en plus prêtes à saisir l’opportunité d’une entrée en Bourse », renchérit pour sa part Antoine Leca.

Les sociétés françaises se tournent particulièrement vers Alternext, un marché créé en mai 2005 et destiné aux PME les plus innovantes. Compte tenu de nombreuses difficultés rencontrées sur leur chemin (notamment une stricte règlementation), peu d’entreprises high-tech de l’Hexagone n’osent tenter une cotation sur une place boursière américaine, estime Jean-Pierre Brulard.

Moultes candidatures

En février 2006, l’agence de marketing en ligne 1000mercis (voir édition du 16 janvier 2006) et l’éditeur de solutions d’emailing EmailVision sont entrés sur Alternext. Deux mois plus tard, l’intégrateur Prodware s’est aussi lancé, au terme d’une opération qui lui a permis de lever 13 millions d’euros. En mai, c’est la régie publicitaire en ligne Adverline qui s’est introduite sur ce même marché, récoltant 6 millions d’euros.

Plus récemment, la SSII nantaise Proservia, l’opérateur alternatif Budget Telecom (voir édition du 29 mai 2006), l’agence de marketing en ligne Netbooster (voir édition du 2 juin 2006), l’éditeur de sites Internet d’aides au cyberconsommateur LeGuide.com ou encore ProCapital (maison-mère du courtier en ligne Fortuneo-Direct Finance) ont aussi fait part de leur intention de déposer leurs candidatures sur le segment Alternext d’Euronext Paris.

La cotation, nouvel enjeu de communication

Le coût d’une introduction est difficile à évaluer, selon Antoine Leca. Ces coûts atteignent « en général entre 5 et 10% des sommes levées, suivant la taille de l’opération, [?] le budget communication étant le plus difficile à estimer ».

« Ce que les analystes attendent, ce n’est pas ce que vous avez fait mais ce que vous allez faire », prévient Jean-Pierre Brulard, vice-président de Syntec Informatique. Une fois son entreprise cotée en bourse, il faudra que son dirigeant parvienne à « tenir un rythme de communication » et qu’il démontre sa capacité à « gérer les attentes ».

Quoiqu’il arrive, « la politique de l’autruche en période de basses eaux est sans conteste le pire qu’il puisse arriver », avertit Eric Forest, directeur associé dOddo Corporate Finance. « Le marché est prêt à accepter un passage à vide mais il n’accepte pas en général que l’on cherche à lui cacher ce passage à vide ».