Universal Music mise sur le format BlueMatter
Dans les mois qui viennent, Universal Music France se lancera dans la distribution en ligne. Si l’on ne connaît pas encore les détails de son offre, on sait déjà qu’elle emploiera notamment BlueMatter, un format de fichier audio enrichi que la Major teste depuis début août. Des morceaux sont déjà disponibles sur certains sites américains.
En présentant balanceleson.com, Pascal Nègre, le PDG d’Universal Music France, n’a pas pu s’empêcher de lever un peu le voile sur les solutions de distribution en ligne que sa maison d’édition lancera « au plus tard au printemps prochain » (voir édition du 9 janvier). D’ici là, il est déjà possible de se faire une idée de ce qui se prépare en consultant les sites américains. En effet, Universal music a commencé les tests d’un nouveau format audio depuis début août (voir édition du 4 août 2000). Il s’agit de BlueMatter, présenté sur le site du même nom. En fait, BlueMatter est basé sur l’AAC (Advanced audio coding). Ce format, choisi aussi par BMG, a été développé par AT&T, les laboratoires Dolby, l’institut Fraunhofer et Sony Corporation. Il fait partie des spécifications de la norme Mpeg-2 et permet une meilleure restitution de la qualité musicale que le MP3. De plus, la compression est plus efficace, ainsi le même morceau sera 30 % plus léger au format AAC qu’au format MP3.
Des fichiers audio enrichis d’informations diverses
BlueMatter exploite justement cette différence de poids, ces 30 %, pour ajouter des informations à la musique proprement dite. Une démonstration sur le site permet de bien le comprendre : des liens renvoient vers la biographie de l’artiste, des photos, les paroles du morceau… Universal Music propose déjà une série de titres en téléchargement sur des sites partenaires au prix de 2 dollars (environ 14 francs). C’est cher, mais comme c’est encore du test, les nouveaux utilisateurs sont crédités de 4 dollars. De quoi voir un peu ce que ce format a dans le ventre ! Déception : l’offre n’est disponible qu’aux Etats-Unis, nous apprend un message. Qu’à cela ne tienne, l’affaire Yahoo nous a appris qu’il existait des moyens de contourner les filtres déterminant le pays d’origine d’un internaute ! Ainsi en passant par AOL, par exemple, on parvient à télécharger un morceau. En fait de morceau, c’est un petit bout de programme qui lance ensuite le téléchargement sous RealJukeBox (disponible en version gratuite). Il faut aussi souscrire à Magex, un porte-monnaie virtuel.
Finalement la lecture sous RealJukeBox ressemble à celle d’un fichier MP3. Ceux qui ne possèdent pas d’enceintes de bonne qualité ne verront pas la différence, quant aux informations en plus du morceau audio lui-même, elles n’étaient pas présentes sur le titre que nous avons téléchargé. Tout ceci ressemble donc avant tout à une solution développée pour un maximum de sécurisation.