Usages numériques : les Français restent ‘légal’ d’eux-mêmes
Au dernier baromètre de GfK, les Français privilégient toujours l’offre légale de bien culturels immatériels. La consommation de musique et de vidéo augmente ; celles des livres diminue.
A mesure qu’ils prennent goût à la musique numérique avec en moyenne 11 heures d’écoute par semaine, les Français consacrent moins de temps et de budget à la lecture.
Telles sont les principales conclusions dressées par GfK dans son étude REC+ relayée par l’AFP ce mercredi 18 décembre. Si l’essor d’Internet redéfinit l’approche des consommateurs vis-à-vis des biens culturels immatériels, radio et télévision restent les médias privilégiés pour écouter de la musique (6 heures et 3 minutes par semaine).
Mais le téléchargement (1 heure 26 minutes) et le streaming (1 heure 13 minutes) gagnent du terrain, tout particulièrement face aux CD audio (2 heures 19), en perte de vitesse malgré le léger sursaut enregistré au 1er trimestre 2013 par le marché français du disque (revenus en hausse de 6,1% sur un an).
Globalement, les 15-24 ans sont plus en phase avec le numérique. C’est d’ailleurs sous leur impulsion que le multi-écran s’installe dans les foyers français. Cette tendance de fond s’illustre à travers le cas des jeux vidéo. Parmi les 8 Français sur 10 qui se sont adonnés au mois une fois à cette activité entre septembre 2012 et septembre 2013, 66% ont utilisé un ordinateur ; 55%, une console de salon ; 46%, un smartphone ; 36%, une tablette.
Accompagnant le développement du (très) haut débit, la vidéo sous toutes ses formes prend aussi de l’importance dans la vie numérique des Français : 57% des sondés regardent au moins une fois par mois la télévision de rattrapage (‘catch-up TV’). La même proportion visionne au moins un contenu en streaming sur Internet. Et 34% consomment de la vidéo à la demande, sur abonnement ou avec paiement à l’acte.
Les conclusions sont plus surprenantes sur la question du piratage. Parmi les 2360 personnes de 10 à 65 ans interrogées entre le 13 septembre et le 4 octobre 2013, la moitié déclare télécharger de la musique en ligne. Mais seul 15% de cet échantillon reconnaît avoir des pratiques illicites en la matière. Au contraire, les deux tiers assurent télécharger ‘exclusivement de façon légale’.
Les restrictions budgétaires se portent plutôt sur les livres, avec un panier moyen de 81,20 euros entre septembre 2012 et septembre 2013, contre 83,20 euros un an plus tôt… et 94,60 euros au pointage effectué en 2011. A noter que les e-books ne représentent, en termes de valeur dégagée, que 2% du marché français du livre. Un constat qui n’est pas sans faire écho à cette étude de la Hadopi, qui concluait récemment que l’offre légale de biens culturels immatériels, quoique variée et régulièrement réactualisée, reste chère et manque encore de visibilité.
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