USB ou FireWire : la course aux débits
Après une année sans réelle avancée notable, USB et FireWire reprennent les armes. Si une étude indique qu’USB 2.0 est sur les rails pour garder sa place d’interface la plus répandue dans les ordinateurs, l’un des sous-traitants les plus impliqués dans le développement de FireWire entend fournir les premiers contrôleurs à 800 Mbits/s sous peu.
D’après la firme de recherche In-stat/MDR, le port USB devrait continuer de dominer sur le marché des interfaces, notamment avec l’introduction de sa version 2.0, dont le cabinet de recherche souligne qu’elle devrait pénétrer le marché des ordinateurs dans les deux à trois années à venir. L’USB 2.0 doit permettre aux ordinateurs de communiquer à 420 Mbits/s avec leurs périphériques. La firme assure qu’avec la demande croissante de bande passante, la nouvelle version devrait succéder à la première et connaître des taux de croissance de l’ordre de 220 % entre 2001 et 2006. Toujours selon In-Stat, l’adoption devrait se réaliser à marche forcée par le biais de l’adoption de contrôleurs spécifiques dès le premier semestre 2002, tandis que l’apparition d’ordinateurs disposant de l’USB 2.0 sur la carte mère pourrait intervenir durant la seconde moitié de l’année. La société d’étude indique que les marchés susceptibles de retenir l’interface seraient ceux des systèmes de stockage, comme les disques durs ou les lecteurs optiques. Alors que 2001 n’a pas connu d’avancée rapide, l’année 2002 pourrait être marquée par l’apparition massive de ces périphériques (voir édition du 25 mai 2001). La société française LaCie propose déjà un disque dur de poche doté de l’interface en question. Mais la caractéristique de celui-ci, c’est qu’il est également capable d’utiliser l’interface concurrente de l’USB 2.0, l’IEEE 1394a, alias FireWire, au double de sa vitesse initiale de 400 Mbits/s (50 Mo par seconde).
Voilà bien la faiblesse du rapport d’In-Stat : il n’indique pas s’il a pris en compte l’émergence de la seconde génération (IEEE 1394b) de l’interface inventée par Apple. La nouvelle spécification a été adoptée après deux années de tractations entre les différents membres de l’association. Dans cette deuxième déclinaison, des vitesses de 800 Mbits/s seront standardisées. Des sociétés américaines comme Texas Instruments (voir édition du 8 août 2001) ou Initio s’apprêteraient à livrer au marché les premiers contrôleurs capables de fournir les vitesses annoncées. Et le standard a de l’avenir, puisque l’association chargée de son développement s’est engagée sur la voie de la définition des caractéristiques d’un FireWire à 1,6 et 3,2 Gbits/s (jusqu’à 400 Mo par seconde). Actuellement, la norme la plus rapide est l’UltraSCSI 320, qui atteint les 320 Mo par seconde.
Vers un changement des connecteurs ?
Seul problème : l’IEEE 1394b a subi une modification par rapport à la version précédente. Et avec elle, les connecteurs utilisés, qui pourraient avoir à évoluer. L’enjeu ? Passer d’un mode de transfert de données où le contrôle de la transmission est alterné avec le transfert des données, à un mode dit « parallèle », où données de contrôle et données recherchées circuleraient en même temps sur le câble. Autre nécessité : celle d’intégrer des câbles en fibre optique, dans un avenir encore incertain. Le jeu en vaut la chandelle, puisque aucune décision n’a été prise quant à une éventuelle évolution ultérieure de l’USB. La norme souffrirait de freins techniques qui ne lui permettraient pas d’évoluer aussi largement que FireWire. Sur certains périphériques, comme les disques durs ou les caméras vidéo, le passage à ces taux de transfert se révèle être une nécessité. Les deux normes semblent continuer à chercher leurs marchés qui risquent de se chevaucher durant les mois à venir.